Rafael Molinet contemple avec amertume les années passées et les plaisirs révolus. Tout ce temps consacré à soigner sa mère mourante et à ses passions envers les hommes qu’il n’a pas explorées comme il l’aurait souhaité.
Parvenu à l’aube de la soixantaine et faisant face à une déchéance et une pauvreté qui lui pèsent, il prend la décision de s’offrir des vacances de rêve dans un palace situé au Maroc, où il pourra mettre fin à ses jours dans le calme et la volupté.
Mais voilà qu’à la veille de son départ, sa nièce Fernanda surgit de nulle part et lui relate l’histoire soporifique d’un homme d’affaires de Madrid mort étouffé en avalant une amande. À moins qu’il n’ait été assassiné par sa maîtresse ou encore, par son épouse légitime?
Rafael ne se préoccuperait plus de l’anecdote s’il ne découvrait avec surprise que plusieurs des protagonistes du drame se retrouvent par hasard dans le même hôtel que lui. Il décide alors de faire enquête et éventuellement d’intervenir dans l’ordre des choses en prenant une décision surprenante qui lui permettra de faire face à son propre passé et à un terrible secret qu’il croyait y avoir enfoui à jamais.
Un roman fort amusant, particulièrement dans les passages où les conversations entre les personnages sont mises en parallèle avec ce que chacun des protagonistes pense réellement de l’autre. On peut toutefois reprocher à l’intrigue de verser quelquefois dans le mélodrame, malgré un humour qui est toujours sous-jacent, et d’aboutir à une conclusion quelque peu convenue.
Cinq mouches bleues / Carmen Posadas. Paris : Seuil, 2001. 318p.