Samedi, 7 septembre 2024
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    Léonard le Toscan

    Voici donc une biographie romancée de ce que plusieurs considèrent comme l’un des plus grands génies que la Terre ait portée.

    Le récit porte particulièrement sur la relation passionnée entretenue entre Léonard de Vinci et l’un de ses disciples dénommé Salaï. Un jeune homme rebelle pour lequel de Vinci éprouva une passion incommensurable.

    Un ouvrage extrêmement agaçant non pas tant à cause du style, qui est correct mais sans une réelle profondeur au niveau de la psychologie des personnages, mais bien à cause de ce qu’il cautionne.

    En effet, c’est à une relecture de l’histoire, grâce à une interprétation tordue de certains documents historiques (notamment les carnets de Léonard de Vinci) que nous convie Nicole Fabre.

    Alors qu’une quantité importante d’ouvrages sérieux publiés après les années 50 s’entendent sur le fait que Léonard de Vinci entretenait des relations sexuelles et amoureuses avec ses disciples et notamment avec Salaï et Francesco Melzi, l’auteure nous dépeint ici un Léonard traumatisé par une aventure homosexuelle de jeunesse.

    Aventure qui faillit le conduire au bûcher, et depuis, celui-ci s’astreint donc à une abstinence totale bien que torturé par les plaisirs de la chair. Une vision judéo-chrétienne de l’histoire qui est, dramatiquement peut-être intéressante mais qui agace prodigieusement. Parce que le message sous-jacent, c’est que de Vinci fut un tel prodige parce qu’il réorienta dans le travail une énergie qui se serait sans nul doute dispersée dans une débauche homosexuelle.

    Un tel parti-pris à l’effet que le génie ne peut être souillé par le sexe donne de l’urticaire. Soulignons également au passage que les seules descriptions de relations sexuelles, que l’on nous accorde, sont celles mettant en scène Salaï et de jeunes filles en pâmoison devant sa «mâlitude».

    Évidemment, l’auteure ne nous offre aucune bibliographie pour soutenir ses prétentions. Dans les faits, elle dit se baser sur une interprétation réalisée par un psychologue qui se serait appuyé sur certains documents d’époque pour déterminer la nature «exacte» (!!!) des relations entre le maître et son élève.

    Il est fascinant de constater à quel point on peut consacrer d’énergie à étudier le passé d’un grand homme pour en «préserver» la pureté, particulièrement s’il s’avère que celui-ci était homosexuel.

    Sans intérêt!

    Léonard le Toscan / Nicole Fabre. Paris : Mazarine, 2001. 351p.

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