Il ne fait aucun doute dans mon esprit que la série Les mystères de Rome — dont il s’agit ici du cinquième volume — constitue sans l’ombre d’un doute l’une des meilleures séries policières historiques qui aient été écrite à ce jour.
L’auteur, Steven Saylor, possède en effet une connaissance de la Rome antique et un sens du rythme qui sont pour le moins impressionnants.
L’action se déroule en 52 avant J.-C., nous sommes à l’aube de ce qui pourrait être une guerre civile. Deux hommes se disputent les élections dans Rome : Publius Clodius, celui qui se prétend l’ami du peuple, et Titus Milon, l’arrogant patricien.
Le 18 janvier, les deux hommes se rencontrent sur la voie Appia et, par la suite, Clodius y est retrouvé sans vie. L’annonce de la mort du politicien soulève ses partisans ainsi que ceux de Milon. Rome n’est alors plus qu’une ville où règnent le chaos, la violence, les massacres et la désolation.
Le seul moyen de calmer les esprits est de déterminer avec exactitude ce qui s’est réellement produit sur la voie appienne. Pompée, Cicéron, la veuve puis la sœur de Clodius chargeront Gordien le Limier de cette mission mais chacun pour des motifs moins clairs qu’il n’y paraît au premier abord.
Commence alors pour Gordien et son fils Éco une enquête qui les mettra en contact avec des dangers extrêmes mais également avec certaines des figures les plus importantes de l’époque, telles Jules César et Marc-Antoine.
Un excellent roman qui permet de prendre contact avec de nombreux éléments de la vie quotidienne romaine ainsi que de ses rouages politiques. L’homosexualité y est présente par touches mais évidemment pas autant que dans ce qui m’apparaît comme l’une des œuvres maîtresses de l’auteur : L’Étreinte de Némésis.
Un plaisir pour l’esprit ainsi que pour l’enquêteur qui sommeille en vous.
Meurtre sur la voie Appia / Steven Saylor. Paris : Ramsay, 2001. 425p.