Un ouvrage fascinant sur le sort des hommes et des femmes qui ont été affublés du funeste triangle rose pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’auteur, Jean Le Bitoux, n’en est pas à ses premières armes dans le domaine, puisqu’il fut coauteur de Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel.
Non content de dresser le portrait de la situation des gais et lesbiennes dans les camps de concentration, il consacre également plusieurs pages au contexte ayant amené à de telles horreurs.
Un volet est consacré au vécu gai et lesbien dans la France occupée et un autre sur la perception de plusieurs écrivains de l’époque (Sartre, Gide, Cocteau) devant le phénomène de l’homosexualité.
Toutefois, le volet le plus intéressant et le plus bouleversant demeure sans nul doute celui portant sur la longue lutte qu’ont dû mener les rescapés des camps pour faire reconnaître la réalité de leur souffrance suite à la fin du conflit mondial.
Particulièrement émouvant, ce chapitre permet de mesurer plus encore l’intolérance à laquelle ces hommes et ces femmes ont fait face, même après la libération, le bâillon dont on les a affublés pour taire un discours qui dérangeait trop.
Incontournable!
Les oubliés de la mémoire / Jean Le Bitoux. Paris : Hachette, 2002. 294p.