Avec la situation socio-politique de Cuba, la Havane n’est pas un éden gai comme Puerto Vallarta (Mexique) mais tout de même, j’ai trouvé l’expérience d’un récent séjour très enrichissante. La Havane est une ville magnifique comptant 2,2 millions d’habitants. L’architecture y est incomparable quoique plusieurs édifices sont laissés à l’abandon. En longeant les rues vers le sud, on découvre les quartiers de la vieille place, la rue Obisbo qui est la rue piétonne la plus occupée. Elle vous mène jusqu’au parc Central, tout près du Capitole et du Musée des Beaux-Arts. En faisant le tour du Capitole vous découvrirez l’entrée du quartier Chinois et la fameuse fabrique de tabacs de la Havane.
En marchant dans la ville, vous aurez sûrement l’occasion de tomber sur quelqu’un qui vous proposera d’être votre guide. Laissez-vous prendre au jeux, vous aurez l’occasion d’avoir des réponses à vos questions, quelques Pesos convertibles suffirons pour le remercier. N’hésitez pas non plus à prendre des coco-taxis pour vous déplacer d’un point à l’autre. Évitez de vous retrouver dans les transports en communs où vous seriez une proie facile pour les pickpockets. Vous trouverez des restaurants — vraiment pas dispendieux — avec de belles terrasses dans la vieille Havane, mais si vous cherchez quelque chose de plus typique, des Havanais pourront vous faire découvrir la cuisine cubaine à l’intérieur de leur résidence. Sinon, une bonne place où manger est dans la rue typique du Barrio Chino (quartier Chinois), mais ne vous y méprenez pas, vous ne trouverez aucun Chinois là. Une fois sur la rue, prenez le temps d’évaluer tous les restaurants, parce que les portiers voudront vous tous avoir comme client. Pour une dizaine de pesos convertibles, vous aurez droit à une grosse assiette de langoustes accompagnée de poissons et crevettes et bien souvent le mojito est aussi inclus.
La vie gaie à la Havane se déroule surtout dans le coin de La Rampa (une section de la rue 23 entre le Cinémas Yara et le Malecon). Dans ce coin, vous trouverez plusieurs attractions intéressantes comme l’Hôtel National, l’Université de la Havane et Coppelia, la fameuse place à crème glacée. Vous ne trouverez pas vraiment de bars gais comme on à Montréal, il y a bien le Palmares Centro ou beaucoup de gais se retrouvent chaque soir, mais sinon, comme la plupart des gais locaux ont peu de moyens, ils se rencontrent plutôt sur la rue, devant le Palmares Centro ou au coin du Malecon et de la rue 23, là où il y a la cascade d’eau de l’Hôtel National. On y croise même des dragqueens et beaucoup de prostitués mâles se tiennent dans ce secteur.
Les fiesta gaies ont lieu tous les vendredis, samedis et dimanches, la plus populaire étant celle du samedi. Pour y assister, pointez-vous devant le Cinéma Yara autour de 23 h. Des gens vous offriront d’aller à la fiesta. Comptez 5 pesos convertibles pour le taxi (aller) et un autre 5 pesos pour l’entrée. Les endroits où se tiennent les fiesta changent presque tous les soirs et environ 200 personnes s’y donnent rendez-vous. Ces fiestas se terminent vers les 3 h du matin. Assurez-vous d’avoir demandé à votre taxi de revenir vous chercher, car les fiestas n’ont pas toujours lieu en ville. Ces fêtes n’ont rien à voir avec un «rave», c’est plus comme une discothèque itinérante où l’on sert bière et rhum à des prix ridicules. Dès qu’on commencera à parler de «manana» (demain) au micro, engagez-vous vers la sortie pour ne pas manquer votre taxi.
Un des établissements à découvrir est le seul bar ouvertement gai de la ville, Las Estrellas (les Étoiles), qui est un cabaret de dragqueens (très belles, devrais-je ajouter), ouvert du vendredi au dimanche. Il peut être difficile de s’y rendre lorsqu’on ne parle pas beaucoup espagnol, parce que, contrairement à bien d’autres endroits, les chauffeurs de taxis n’ont aucune idée où ça se trouve mais avec l’adresse on fini par s’y rendre (Calle A No 507, entre la rue 15 et 16, dans le quartier Lawton). Le bar se trouve sur le toit d’une résidence privée qui n’a rien à voir avec les maisons de la plupart des cubains. Le coût d’entrée est de 25 pesos convertibles et ça vous donne droit à une table pour 4 personnes avec bouteille de rhum et un choix de boissons gazeuses. Pour ce bar, il est conseillé de réserver le jour même. Le spectacle dure deux heures et débute à 23h. Il est recommandé d’arriver vers 22 h. Après le spectacle, il est possible de danser jusqu’à 2h.
Séjour plage
Pour prendre du soleil et lézarder sur la plage, Santa Maria del Mar qui se trouve à 15 minutes de taxi de la Havane, est tout désignée. Deux hôtels sont, plus que les autres, fréquentés par les gais : le Blau Arenal, reconnu pour sa très grande piscine, et l’Hôtel Atlantico, reconnu pour sa proximité de la plage. Réellement la plus belle section de la plage, la section gaie se trouve à 100 m de distance, entre les 2 hôtels. C’est une plage publique, on y retrouve donc beaucoup de cubains. Mais comme la plage n’est pas à la porte pour un cubain, elle est surtout occupée en après-midi. Certains seront sans doute surpris de constater que des prostitués mâles y font ouvertement de la sollicitation, mais ça devient quasiment sympathique tellement leurs techniques d’approche sont inventives. Pas besoin d’être là absolument pour baiser pour apprécier et se rincer l’oeil. Comme un peu partout dans cette région de Cuba, les policiers sont nombreux (près d’un policier pour 15 personnes). Vous ne verrez donc pas de truc comme à Provincetown dans les dunes. Mais rassurez-vous, le touriste est roi et maître à Cuba, très rarement les policiers interceptent les touristes. Sur la plage gaie, il y a toujours au moins un policier qui reste sur la plage et celui-là semble assez tolérant, mais de temps à autre des dizaines de policier débarquent et ramassent tous les cubains. Pour nous qui sommes des habitués des droits et libertés, nous nous apercevront assez vite que Cuba est encore loin d’accorder à ces citoyens le droit au mariage gai…
Si vous vous tannez des buffets et du restaurant à la carte de l’hôtel partez à la découverte de Guanabo, un village situé à quelques minutes de marche des hôtels. Le village est assez typique et on y retrouve quelques bons restaurants comme le El Cubano ou on peut déguster (devinez quoi…) de grosses assiettes de langoustes pour seulement 15 pesos convertibles. À Guanabo, on peut aussi y louer des maisons en bord de mer, pour seulement 25 pesos convertibles par chambre, et là, contrairement aux hôtels, les cubains peuvent vous accompagner. Si vous pensez louer une maison, pensez à mettre dans vos bagages du chasse-moustiques, parce que la plupart des fenêtres sont à volet et n’ont pas de moustiquaires. Sur ce, bon séjour!
QUATRE CONSEILS PRATIQUES
• Si vous avez l’intention de rencontrer un Cubain assurez-vous qu’il est l’air lui aussi d’un touriste. Un bracelet d’hôtel et le fait de parler en français (idéalement) ou en anglais devrais suffire à éloigner les policiers. Les Cubains ne sont pas supposé d’avoir des amis touristes et les hôtels leurs sont interdits.
• Évitez des questions à connotation politique en présence de d’autres personnes, la liberté d’expression n’existe pas à Cuba.
• Prenez le plus possible des taxis avec des plaques bleu (taxi gouvernemental), il sont habituellement en meilleur états que les autres, et demandez combien ça coûte avant de partir. Évitez de les pourboires ils s’en calculent un le prix qu’ils vous font. Par contre, donnez un pourboire quand vous voulez qu’ils reviennent.
• Deux monnaies existent à Cuba les Pesos Cubains, et les Pesos convertibles. Un pesos convertible = 1 euro tandis que ça prend environ 24 pesos cubains pour faire 1 euro. Certaines choses aussi ne peuvent être payé qu’en Pesos convertibles. Amener assez d’argent can avec vous, sinon sachez que des frais de 11% seront ajouté à chaque retrait effectué avec votre carte de crédit pour le guichet mais sachez que sur le gouvernement cubain applique un frais de 11%. Notez aussi qu’Interact ne fonctionne pas.