Les amoureux de la prose de Philippe Sollers seront peut-être intéressés par cette toute première autobiographie que l’homme de lettres nous propose.
Soyez cependant avisés qu’il faut manipuler la chose avec précaution puisqu’il s’agit, plus souvent qu’autrement, d’un cadeau qui semble empoisonné.
On aurait, en effet, pu s’attendre à un véritable regard sur son parcours et à une remise en question de certaines de ses décisions. Il a, par exemple, porté aux nues le régime maoïste, mais lorsqu’il aborde la question de son voyage en Chine, dans les années 70, il écarte du revers de la main la question politique en indiquant que son intérêt, lors de la visite, ne portait que sur les paysages et l’architecture. Un raccourcis un peu simpliste…
Plusieurs critiques français ont, par ailleurs, souligné la présence de multiples manipulations des faits, au gré de cet ouvrage, qui déforment la vérité et ne visent qu’à présenter l’auteur sous les atours d’un grand découvreur et défenseur de la chose culturelle et littéraire.
Si on y ajoute une lourdeur et une certaine incohérence, on se retrouve, purement et simplement, devant une campagne publicitaire mise en place par Philippe Sollers et vantant les mérites d’un produit bien précis : Philippe Sollers.
Un vrai roman : Mémoires / Philippe Sollers. Paris : Plon, 2007. 352p.