Vendredi, 17 janvier 2025
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    Mon dernier Tango à Paris

    Moi j’ai vu petite Maman hier soir, en train d’embrasser matante Fernande, la, la, la… Je sais, je devrais être en train de vous parler du temps des réjouissances et de l’amour universel, mais même si c’est pas l’envie qui manque de bitcher Noël et ses partys de bureau, les échanges de cadeaux débiles et les chicanes de famille autour de la dinde aux atocas, je ne pourrais pas ne pas vous raconter mon dernier périple à Paris (ben oui, encore en voyage la chienne!) où je me suis donné en spectacle devant une gang de colons Français (ce n’est pas une insulte, les Français ont bel et bien colonisé le Québec, donc ce sont des colons) venus célébrer mes 10 ans de spectacles au Tango à Paris. Ben oui viarge, déjà 10 ans que je viens à Paris me foutre de la gueule des Français et mes salles affichent encore «complet». Faut croire qu’ils sont tous rendus «Madochistes» ces maudits Français!

    C’est à n’y rien comprendre. J’ai beau être la pire des vilaines, je suis arrogante, déplaisante, provocante, impertinente et dégoutante, y’a rien à faire, ils en redemandent encore, jusqu’à 4 rappels chaque soir. J’vous dis pas, ils sont fous ces Gaulois! Là vous vous demandez sûrement ce que je peux bien leur raconter de si extraordinaire qui les incite à revenir se faire baver année après année? En fait je ne leur dis rien de pire que je n’ai pas déjà dit à une gang de matantes du 450 qui se ruent sur moi pour prendre une photo après que je les ai traitées de quétaines. (Attention, ici quand j’emploie le mot « matantes » ce n’est pas dans l’intention de froisser mes lectrices qui sont fans de Marie-Élaine Thibert ). 

    Au contraire de ce qu’on pourrait croire, les Français ont le sens de l’humour assez bien développé. En tout cas, assez pour apprécier mes moqueries et mes critiques cinglantes de la société française. Mais qu’ont-ils de si particuliers qui méritent tant de boutades de ma part? Tout! À commencer par la langue qu’ils agrémentent de mots farfelus et qui contient plus d’expressions extraterrestres qu’un conte de Fred Pellerin. Par exemple, en France mes chéris quand on veut traiter quelqu’un d’épais, on dit que c’est un peigne-cul. Charmant n’est-ce pas? Et quand quelqu’un s’attarde sur des détails sans importance, on dit qu’il encule des mouches. Et je savais déjà que rouler des pelles voulait dire frencher, mais j’ai appris récemment qu’on pouvait aussi rouler des patins. Non, mais c’est quoi le rapport de se foutre des patins dans la bouche? Mais ma préférée, pour dire de quelqu’un qu’il est chanceux, on dit « qu’il a le cul bordé de nouilles ». J’adore. L’Italienne en moi ne peut qu’approuver ces nouilles pendantes au bord de la rosette. Et je ne vous parle pas du nom de certaines villes françaises qui auraient très bien pu se retrouver dans un épisode de la vie rurale avec Anne-Marie Losique. Pour ne nommer que : Montcul, Sallepisse, Chilleurs-aux-Bois, Sucé-sur-Erdre, Monteton, Sainte-Verge, Anus ( oui, oui, vous avez bien lu ) et le nec plus ultra, la Queue-en-Brie! J’me demande bien comment on appelle les habitants de ce village-là? Les têtes fromagées? Mais je serais bien malhonnête de dire que la France n’est que matière à blagues. 

    La France c’est, d’abord et avant tout, le pays qui me plaît le plus. Pourquoi donc? Pour le Champagne pardi! Mais surtout, pour Paris. Ah comme j’aime revoir toutes ces merveilles du monde moderne que sont; la tour Téfal, la Barque de Triomphe, les Rangs Élysées, le Louvre grand comme un aéroport et sa Joconde grosse comme un timbre-poste, le cimetière du Père du Meuble, le Bois de Vingt-cinq cennes, le Moulin Rouge et son french cancan, le Lido et ses seins pendants, chez Michou et ses vieilles travelos de 102 ans, la rue St-Denis pour ses frites et ses Arabes, l’île St-Louis pour ses macarons, la rue Rivoli pour ses 22 H&M, le Marais pour ses folles et ses beaux garçons. Ah qu’il fait bon se retrouver à Paris. Se balader dans les beaux quartiers et marcher dans la crotte de chien parisienne ! C’est le bonheur! Se pavaner dans les couloirs sombres d’un backroom et marcher dans une flaque de sperme marocaine. Que d’exotisme! 

    Mais la France c’est aussi le vin, le fromage, les éclairs au chocolat, les calissons, les menthes Vichy, la mode de Jean-Paul Gauthier, le charme de Catherine Deneuve, l’humour de Florence Foresti, la poésie pouet pouet de Mylène Farmer, Des Chiffres et Des Lettres, le cinéma soporifique de Éric Rohmer, l’histoire française, la beauté des paysages de la Bretagne à l’Alsace en passant par Versailles, les Châteaux de la Loire, la Provence et la Côte d’Azur, le café qu’on boit dans un bol et dans lequel on trempe une tartine dégoulinante de gelée de coings ou celui qu’on boit debout au comptoir dans une tasse de Schtroumpf et surtout, cette ma-gnifique invention communément appelée, « le bidet » qui sert à la fois de bain de pieds, de lave-cul et de lavabo pour les nains. Ah que je l’aime donc cette France-là! Autant que le Québec? Non, quand même pas. Chu gaga mais pas à ce point-là. 

    Et moi qui suis folle de culture, je peux vous dire que je suis toujours bien servie quand je viens à Paris. Cette fois-ci je me suis tapée douze expos photos (chanceuse, je suis arrivée en plein mois de la photo, c’est tu pas avoir le cul bordé de nouilles ça!), j’ai vu du vrai théâtre de Boulevard dans le genre de notre théâtre d’été, mais en 1000 fois moins drôle (dans ce genre-là, y’a que Louis de Funès qui me fait rire), je me suis fait des ballades insolites dans des quartiers de Paris que je croyais connaitre sur le bout de mes doigts et j’ai visité non pas un, ni deux, mais quatre musées, dont celui de Gustave Moreau, un peintre symboliste, qui fut la révélation de mon voyage. 

    Et parlant de musées, saviez-vous qu’il en existe au-dessus de 150 juste à Paris? Dont le musée de l’éventail? «What the fuck»! du fumeur? «wow check les belles photos de poumons calcinés» et des égouts??? Non, mais pourquoi pas le musée du papier de toilette tant qu’à y être! Et avez-vous remarqué que chaque fois que le Christ est représenté en peinture ou sur une statue il a presque toujours un six packs d’abdos bien définis. Vous me direz pas que cet homme-là avait le temps d’aller au Gym avec tous les miracles qu’il devait accomplir. Et c’est comme les seins des femmes qui sont toujours bien ronds et bien fermes. Ben voyons donc, vous me ferez pas croire que le silicone existait dans ce temps-là! Et voulez-vous ben me dire pourquoi le sexe des hommes est toujours minuscule? J’ima-gine qu’il devait faire très froid dans les ateliers de sculpteurs. Pis avez-vous remarqué que les évêques et les religieux en peinture ont toujours le regard maniaco-dépressif d’un obsédé sexuel? Faut croire que c’est pas juste un phénomène de notre époque. 

    Et là je vous parle pas d’art moderne parce que plus souvent qu’autrement je comprends rien à rien. Une toile remplie de taches de couleurs c’est de l’art ça? Je faisais pareil à 2 ans pis j’ai jamais été exposée dans un musée. Pis il faut lire les titres des œuvres. «Rythme du 
    millimètre»: un carré blanc avec un jeu de tic-tac-toe en plein centre. « Passage au bleu»: deux rectangles de deux teintes de bleu différent! Wow y’as dû y penser longtemps pour trouver le bon titre. «Structure du Silence»: un vomi de couleurs sur fond noir. Celle-là porte bien son nom, je reste sans voix devant tant de laideur! 

    Mais je cause, j’ironise et le temps file mes chéris. C’est déjà presque la fin de ce passionnant discours et je ne vous ai même pas raconté mon weekend à Barcelone. Et moi qui voulais vous raconter une anecdote à propos de ma chum Velma qui m’a fait faire le tour de la ville pour trouver une boutique Adidas et quand on la trouvée après trois heures à tourner en rond dans un labyrinthe de ruelles, elle a fini par acheter juste un crisse de petit portefeuille. Tout ce temps perdu pour ça! Je sais pas ce qui m’a retenue de la pousser en bas de la Sagrada Familia. Désolé mes amours, la suite de ma fabuleuse aventure ce sera pour une prochaine fois. Dites-moi pas que je vais être obligée de repartir en voyage pour contenter votre soif de mes histoires rocambolesques autour du monde? C’est tu 
    d’valeur, chu quasiment déçue!

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