Les premières lignes de ce roman nous entraînent dans un sombre secret : le décès du père d’Alex. Une mort auréolée de mystère dont le narrateur tente de dissimuler, avec urgence et fébrilité, les liens qui peuvent l’y unir. Pourtant, celui-ci a simplement cessé de respirer après qu’il lui ait administré un médicament.
Mais Alex craint d’être accusé d’un crime qui pourrait lui faire perdre le droit d’exercer la profession de pharmacien. En effet, Alex a utilisé son père comme cobaye pour un nouveau médicament qu’il a conçu, mais qui, visiblement, n’est pas tout à fait au point. On comprend donc ses appréhensions suite à la mort de ce dernier.
Tout n’est cependant pas noir puisqu’il tombe sous le charme de l’inspecteur chargé de l’enquête qui semble lui rendre la pareille. Le même jour, coup de théâtre : sa mère annonce qu’elle est lesbienne et fréquente la femme de ménage et Alex surprend son frère en pleine relation sadomaso en compagnie de l’ex-maîtresse de son père. Ajoutons à cela le fantôme paternel qui semble prendre un malin plaisir à lui apparaître pour lui prodiguer conseils et remontrances.
Voilà la prémisse électrisée d’un roman qui mêle allègrement thriller et fantastique avec une bonne dose d’autodérision : le soliloque d’Alex alors qu’il est périlleusement suspendu entre ciel et terre est assez amusant!
L’auteur aurait peut-être eu intérêt à resserrer certaines scènes qui m’ont parfois semblé un peu longuettes (je pense notamment au passage où Alex transmet, sur plusieurs pages, les tâches à effectuer au nouveau technicien de laboratoire). Il n’en demeure pas moins qu’il fait preuve d’une imagination débordante mariée à un bon sens de l’humour.
Une première œuvre fort prometteuse!
Le privilège de mon secret / Sylvain Cajolais. Paris : Publibook, 2014. 338p.
