Titre on ne peut plus intrigant et second roman de François Mercier (Les rendez-vous secrets), jusqu’ici surtout connu pour ses talents de peintre. Il faut d’ailleurs souligner que la couverture du livre, magnifique au demeurant, est également de sa main : un des rares cas où le contenant et le contenu sont issus de la même plume.
Le récit est, en apparence, relativement simple. David vit le parfait amour avec Amine, un jeune Algérien avec lequel il partage tout : plaisir, tendresse, rêves et douceur de vivre à deux malgré quelques vicissitudes qui surgissent çà et là.
Mais voilà que, suite à un concours de circonstances, il réalise que l’importance qu’occupe cet amour chez lui est sensiblement différente de celle de son compagnon. Malgré l’inévitable rupture physique qui s’ensuit, il doit apprendre à se défaire de la présence immatérielle, quasi omniprésente, de l’autre. Saura-t-il faire à nouveau confiance et aimer?
Une intrigue relativement simple à laquelle se greffe cependant une galerie de personnages colorés et, au départ, insaisissables, dont une sorcière et un amant (dont l’obsolescence est clairement déjà programmée), un homme qui redécouvre celui qu’il a aimé et qui s’est éteint dans ses bras, une femme qui abuse du système et un homme qui se vend à qui veut bien y mettre le prix.
Malgré leurs dissemblances, tous ces destins vont s’entrecroiser au cœur d’un récit qui ne perd jamais de son intérêt. Le style de François Mercier s’avère étonnamment simple et percutant à la fois, ménageant des passages amusants et touchants ainsi que des révélations coup-de-poing qui se révèlent, sans crier gare, au détour d’une page.
Une excellente lecture et un auteur à surveiller.
Un Jos Louis au parc Viger / François Mercier. Montréal : Éditions La Semaine, 2014. 318p.