Poète américain émérite, on ne connaissait jusqu’ici que peu de choses quant à la vie de James Merrill. Fils d’une riche famille de financiers, gai, en couple pendant plus de quarante ans avec l’écrivain David Jackson, récipiendaire d’un prix Pulitzer, en 1977, pour un recueil de poèmes intitulé Divine comedies.
Bref, on se contentait trop souvent des grandes lignes d’une existence qui se réduisait ainsi, trop souvent, à un mince paragraphe.
C’est à ce monument de la littérature américaine que s’est donc attaqué l’auteur Langdon Hammer révélant ainsi au grand jour une existence faite de contradictions : cartésien jusqu’au bout des ongles, mais fasciné par les sciences occultes; séropositif cachant son état, mais l’agrippant à bras le corps dans ses écrits pour devenir le chantre de cette épidémie (The changing light at Sandover).
C’est par l’intermédiaire d’une vaste recherche, saluée par la critique pour son extrême méticulosité, que l’auteur nous présente le poète et son œuvre. On pourrait craindre que la rigueur de l’exercice soit corollaire d’une froideur toute clinique, mais celui-ci distille, tout au contraire, une bonne dose d’humour tout au long des pages, bien symptomatique de la personnalité, des travers ainsi que des grandes qualités de l’homme.
James Merrill : Life and art / Langdon Hammer. New York : Alfred A. Knopf, 2015. 917p.