Ce qui avait commencé comme une simple fête costumée pour saluer le départ d’un ami à La Nouvelle-Orléans est aujourd’hui devenu une imposante célébration annuelle de la culture gaie qui célèbre son 44e anniversaire.
Plus de 100 événements étaient au programme du festival gai Southern Decadence, qui s’est déroulé du 2 au 7 septembre dans plusieurs bars et clubs de La Nouvelle-Orléans, principalement dans le Quartier français.
«Pendant plusieurs années, c’était seulement une petite fête, principalement avec des gens du coin», explique Rip Naquin, l’un des organisateurs de l’événement cette année. «Mais avec l’arrivée d’Internet, je crois que c’est en 1995 que nous avons vu un important afflux de gens. Il y en avait environ 25 000 cette année-là. C’était extraordinaire et incroyable. Maintenant, ça semble grossir un peu plus chaque année.»
L’an dernier, environ 160 000 personnes ont participé à l’évènement, dont les retombées économique sont estimées à 192 millions $ US, selon M. Naquin.
Mike Ploski et son partenaire depuis six ans, John Corbin, qui vivent à Indianapolis, ont expliqué qu’ils étaient venus à La Nouvelle-Orléans pour y passer du bon temps. «C’est bon de pouvoir être libres et ouverts parmi des gens ayant la même mentalité progressiste», a dit M. Ploski. «C’est un moment excitant et extravagant, a ajouté M. Corbin. C’est décadent.»
Kristian Sonnier, un porte-parole du bureau du tourisme de la ville, a indiqué que le taux d’occupation des hôtels était de 88 pour cent vendredi, 94 pour cent samedi et 81 pour cent dimanche. Ces données couvrent 33 hôtels comprenant 8374 chambres.
Wayne Alan et son mari, Matt Zarraga, de Fort Lauderdale ont décidé de venir à La Nouvelle-Orléans pour s’amuser. «C’est une atmosphère qui nous permet d’être libres d’être nous-mêmes», a dit M. Alan.
Tony Leggio, qui a contribué à récolter des fonds pour financer certains des événements gratuits, dont le défilé de dimanche dans le Quartier français, décrit le festival comme une «grande version gaie du Mardi gras».
«C’est une célébration de la culture gaie qui est amusante et qui se déroule dans une ville très accueillante, a-t-il expliqué. C’est un événement unique en son genre. Je ne sais pas si une autre ville pourrait gérer un tel événement.»
Au défilé de dimanche, les participants pourront apercevoir le drapeau qui était à la Cour suprême des États-Unis lorsque les juges ont légalisé le mariage entre conjoints de même sexe dans tout le pays en juin, a indiqué l’organisateur Rip Naquin. «Les plaignants dans ce dossier vont marcher avec le drapeau durant le défilé, a-t-il révélé. C’est tellement significatif. Mon partenaire et moi n’avions jamais imaginé voir le mariage gai de notre vivant. Cela n’aurait pas pu se produire à un meilleur moment.»
M. Naquin et son partenaire, qui partagent leur vie depuis 42 ans, seront le premier couple gai légalement marié à agir comme «chefs de cortège» de l’événement.
John Corbin, d’Indianapolis, estime que la légalisation du mariage entre conjoints de même sexe cette année est en quelque sorte la cerise sur le gâteau du festival.
«Cela nous donne une raison de plus de célébrer. C’est vraiment une grande étape de reconnaître que notre amour n’est pas différent de celui des autres. Nous le montrons peut-être un peu plus ouvertement que les hétérosexuels, mais l’amour, c’est l’amour.»