Dimanche, 19 janvier 2025
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    Pour un Village gai dynamique et prospère

    D’abord un lieu de divertissement et de rencontres, le Village est aujourd’hui un espace urbain polyvalent où les restaurants et les commerces de services sont plus importants que les bars et les cabarets.

    En cette semaine de la Fierté gaie, il me semble pertinent de rappeler combien nous sommes privilégiés à Montréal de pouvoir compter sur l’existence d’un Village qui s’étend sur un kilomètre et qui en fait le plus important au monde, dépassant en superficie Le Marais à Paris, Le Castro à San Francisco, Greenwich Village à New York, Church and Wellesley à Toronto, Zona Rosa au Mexique et finalement Boystown à Chicago.

    Le Village s’inscrit dans la durée puisqu’il tire son origine du début des années 80 alors que la répression des personnes homosexuelles et les nombreuses descentes policières qui sévissaient incitaient les communautés LGBTQ à se regrouper spatialement et à rechercher des espaces de liberté et de sécurité. Or, le Village s’est profondément transformé depuis sa création, d’abord un lieu de divertissement et de rencontres, il est aujourd’hui un espace urbain polyvalent où les restaurants et les commerces de services sont plus importants que les bars et les cabarets.

    Il y a plusieurs raisons de célébrer l’existence du Village et les atouts qui le caractérisent.

    D’abord le Village est un véritable pôle économique avec ses 52 000 emplois, 335 établissements commerciaux et des institutions d’envergure telles que Radio-Canada, Astral, TVA, etc.

    Qui plus est, les commerçants du Village, à la fin de 2005, se sont regroupés afin de former une Société de développement commercial (SDC) dynamique et mobilisatrice. Depuis, l’organisme est non seulement un porte-parole efficace pour ses membres, il a su aussi bâtir de solides partenariats avec l’arrondissement de Ville-Marie, qui a contribué pour 493 855 $ à la SDC du Village en 2015, sur un budget de 1,5 million.

    La SDC collabore étroitement avec les promoteurs des événements LGBT comme Fierté Montréal, le Festival international Montréal en Arts, le Black & Blue et le Bal en blanc, ce qui assure la présence d’une clientèle fidèle et assidue désirant se retrouver dans un lieu commun après la fête, soit dans le Village.

    Le Village est également une zone touristique d’importance. En 2012, Tourisme Montréal estimait que les touristes gais ont représenté environ 6 % des visiteurs qu’a accueillis la métropole, soit 504 000 personnes, qui avaient dépensé 234 millions de dollars. Il importe de préciser que 80 % des touristes gais qui ont visité Montréal en 2011 se sont retrouvés dans le Village à un moment ou à un autre.

    TENDANCES NOVATRICES

    En outre, le Village a été le précurseur de tendances urbaines novatrices et originales. Parmi celles-ci, il y a, bien sûr, la piétonnisation de la rue Sainte-Catherine Est, l’installation d’une canopée de 145 000 boules roses, concept développé par Claude Cormier. Plusieurs personnes ont soutenu l’idée que la piétonnisation et l’installation de boules roses ont été des marqueurs identitaires phares pour le Village, tout en étant un générateur touristique important, tant et si bien que les boules roses font maintenant partie des circuits touristiques officiels.

    Il ne faut surtout pas oublier que le Village compte près de 60 restaurants, 20 bars et 20 cafés, dont près de 60 avec terrasses, en plus de 2 salles de spectacle.

    Contrairement à l’image qui en est véhiculée, le Village a profité d’investissements privés significatifs au cours des trois dernières années.

    S’il est incontestable qu’il y a eu des fermetures de commerces, on aurait tort de ne pas souligner les investissements effectués par plusieurs, dont le bar Normandie, la Station des Sports, le St-Hubert, le Cora et le bar Aigle Noir, où la clientèle hipster, entre autres, se donne rendez-vous. L’incontournable Cabaret Mado continue d’attirer touristes et visiteurs. Mentionnons aussi les agrandissements des Jean Coutu, Pharmaprix et IGA, l’ouverture d’un Rachelle-Béry et la rénovation complète de la foire alimentaire de Place Dupuis. Le bar le Stud demeure toujours aussi populaire. Le centre de soins corporels Physotech est présent dans le Village depuis 32 ans. Et, dernièrement, une magnifique succursale de la Banque TD a ouvert ses portes dans le quartier…

    Nous devons aussi souligner l’agrandissement de l’édifice au coin de la rue Saint-André, qui passe de 3 à 8 étages, la reconstruction de l’édifice incendié en face de l’Olympia et le projet tant attendu de restauration du Complexe le Bourbon, où l’arrondissement de Ville-Marie s’active actuellement.

    Plus fondamentalement, le Village a réussi la coexistence entre les communautés LGBTQ et les personnes hétérosexuelles. Dans certains restaurants, ces dernières représentent 50 % du chiffre d’affaires. Une promenade un samedi soir d’été, dans le Village, suffit à nous convaincre de la mixité des personnes présentes. Éric Pinault de Fierté Montréal confirme que 50 % des personnes présentes au défilé sont hétérosexuelles, ce qui est aussi heureux que positif.

    Le Village est plus pertinent que jamais en 2016, et il importe d’en célébrer le caractère pluriel et de se réjouir en ces temps mouvementés de vivre dans une ville tolérante, inclusive et ouverte comme Montréal…

    — Réal Ménard est MAIRE DE L’ARRONDISSEMENT DE MERCIER–HOCHELAGA-MAISONNEUVE, mais il est aussi responsable du développement durable, de l’environnement, des grands parcs et des espaces verts au comité exécutif de la Ville de Montréal. Réal Ménard est un élu ouvertement gai.

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