Mardi, 18 mars 2025
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    Une comédie des erreurs

    La prémisse de ce roman est à la fois conventionnelle et unique. Nous sommes au milieu des années 60 et une jeune étudiante (Peggy) est séduite par un professeur de littérature anglaise (Lee) qui ne veut tout d’abord rien savoir d’elle.

    Jusque-là, rien de bien étrange et on peut même presque avoir l’impression d’être au cœur d’un scénario mettant en vedette Doris Day et Rock Hudson (du genre, on se déteste mutuellement, puis on découvre que l’on s’adore).

    Là où on s’écarte diamétralement du scénario traditionnel, est que les deux personnages sont lesbienne et gai. Pourtant, ils se retrouvent ensemble et vont même se marier lorsqu’un premier enfant se présente.

    Dix ans et deux enfants plus tard, Peggy plaque son mari et son fils pour s’enfuir avec sa fille de trois ans. Pourquoi ? Nonobstant la question d’un mariage fondamentalement bancal et d’un époux qui baise à droite et à gauche, Peggy est surtout exaspérée de toujours suivre le chemin tracé par autrui.

    Elle se réfugie dans un bled afro-américain du sud des États-Unis en se faisant passer pour une femme noire (à l’époque, une seule goutte de sang noir suffisait, dans l’esprit de certains, à définitivement « colorer » l’arbre généalogique). Pendant ce temps, Lee continue de naviguer dans les sphères intellectuelles tout en recherchant sa fille.

    L’auteure fait feu de tout bois en jetant un regard critique sur les relations hommes-femmes ainsi que sur l’intelligentsia littéraire. Par ailleurs, le roman ne porterait pas bien son titre s’il n’était truffé d’imbroglios, de chassés-croisés et autres hasards impossibles.

    Le simple fait que tous acceptent que Mireille, la blanche et blonde fille de Peggy, soit afro-américaine, est révélateur en soit. Inéluctablement, tout conspire pour faire en sorte que l’ensemble des personnages se retrouvent éventuellement dans un jeu des erreurs assez amusant.

    Les avis des lecteurs sont cependant partagés : certains adorent et d’autres non. Il n’en demeure pas moins que Nell Zink nous propose ici une expérience résolument originale.   

    Une comédie des erreurs / Nell Zink. Paris : Seuil, 2016. 303p.

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