Parcours inhabituel que celui d’Aimée Munezero, une jeune femme de 27 ans chez qui, comme le souligne le quatrième de couverture, «tout est féminin […], à une chose près : son sexe».
Même s’il n’y en a encore que peu, d’autres ouvrages ont abordé la question du cheminement autour de l’identité de genre, mais ce qui fait la différence de celui-ci tient notamment dans le parcours insolite de sa narratrice, née au Rwanda dans un contexte géographique et social peu ouvert à cette réalité.
C’est donc avec intérêt que l’on peu suivre le parcours d’Aimée, qui dès son plus jeune âge, est consciente d’être dans le corps d’un garçon qui ne correspond pas à ce qu’elle ressent, mais qui n’est que peu équipée pour appréhender cette réalité ou la communiquer aux membres de sa famille au demeurant peu amènes au regard de cette question.
Née quelques années à peine avant le génocide rwandais, adolescente en Belgique puis femme épanouie à Montréal où elle réside depuis 2013, Aimée partage ici une histoire intimement liée aux bouleversements géopolitiques et sociaux auxquels elle est confrontée.
Elle aborde également avec grande franchise les appréhensions qui sont siennes lorsqu’elle est amenée à reprendre contact avec des proches qui l’avaient connue jeune garçon et de l’accueil qui lui sera réservé.
Recueillis avec soin par Laurent Montagne, le récit d’une jeune femme surprenante!
La femme que je suis devenue / Laurent Montagne. Montréal : Édito, 2018. 230p.