Mathis Blaustein, lieutenant à la Sûreté du Québec, est appelé dans les bureaux de Green Stuff, une compagnie spécialisée dans la mise au point de pesticides écologiques, dans lequel se trouve le corps sans vie de Georges Jalabert.
Pour l’instant, on nage dans l’ordinaire du polar dans lequel s’imposent deux conditions sine qua non: un cadavre et un enquêteur. Là où le récit dévie cependant bien vite des lieux communs, c’est dans les caractéristiques des personnages et du milieu dans lequel ils évoluent.
Dans un premier temps, le corps de Jalabert est recouvert de multiples pustules qui semblent pointer vers une arme de nature bactériologique, ce qui en inquiète évidemment plusieurs.
Mathis, de son côté, vit une existence en apparence bien ordinaire en compagnie de son chum, Jean-Jacques, professeur à l’école secondaire. Non content d’être différent en raison de son orientation sexuelle, il est également issu d’une famille hassidique qui l’a répudié après sa sortie du placard (bien qu’il continue de voir sa mère en cachette).
Le récit alterne donc entre une enquête portant sur une mort violente dans le milieu de la bio-recherche et les relations conflictuelles de Mathis au cœur d’un milieu ethnoculturel rarement abordé dans la littérature québécoise.
Un second mystère pointe également bien vite son nez à l’horizon en la personne d’une vieille dame, souffrant de la maladie d’Alzheimer, qui fait irruption à la maison de ses parents. Elle semble se souvenir y avoir vécu, ce qui n’a que peu de sens, mais va cependant entrainer notre policier au cœur d’un dédale d’informations et d’un amour impossible remontant à la Seconde Guerre mondiale!
Bref, un roman difficile à déposer tant il vient nous chercher, que ce soit par l’intermédiaire d’intrigues qui ne cessent de nous surprendre, que de la complexité des relations de Mathis avec les membres de sa famille et de sa communauté.
À ne déposer que parvenu à la dernière page!
160 rue Saint-Viateur Ouest / Magali Sauves. Montréal: Mémoire d’encrier, 2018. 305p.