Mardi, 10 septembre 2024
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    Bilan de Fierté Montréal Pride 2018 : Succès éclatant et record d’assistance

    Sous un ciel bleu magnifique, plus de 9 000 marcheurs ont pris part à ce 12e défilé organisé par Fierté Montréal alors qu’environ 300 000 spectateurs étaient au rendez-vous sur le boul. René-Lévesque, le 19 aout dernier pour manifester leur appui aux communautés issues de la diversité sexuelle et de genre. Bien que la couleur thématique de cette année était le «bleu» – pour l’harmonie et la sérénité – on ne peut pas dire que ce fut une vague azur, mais de nombreuses organisations avaient opté pour de petits drapeaux de cette teinte.

    « Nous sommes extrêmement fièr.e.s du succès qu’a connu cette 12e édition du festival Fierté Montréal! Alors que nous nous attendions à une légère baisse de participation au défilé comparée à l’édition 2017, la toute première de Fierté Canada déployée dans le cadre du 375e anniversaire de la Ville de Montréal, c’est le contraire qui s’est produit et nous avons même dû, pour la toute première fois depuis notre existence, fermer les inscriptions avant la date limite! Je tiens à féliciter et remercier chaleureusement les centaines de milliers de festivalier.ère.s dont l’attitude exemplaire et l’esprit harmonieux ont largement contribué au resplendissant succès de cette 12e édition! », affirme Éric Pineault, président fondateur.

    «Il y a 212 contingents et organisations inscrits au défilé cette année. C’est du jamais vu, c’est le plus gros défilé qu’on a fait à date», de dire le directeur de la production à Fierté Montréal, Jean-François Perrier.

    Alors que plusieurs organismes de femmes ouvraient cette année ce cortège avec des drapeaux, dont le Centre de solidarité lesbienne et le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ), le défilé s’est étiré sur plus de 2h30, entre les rues Peel et Alexandre-de-Sève.

    On a vu les premiers ministres du Canada, Justin Trudeau, et du Québec, Philippe Couillard, de même que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, être à la tête de toute une cohorte d’élus des trois paliers de gouvernement, tandis que les consuls généraux du Royaume-Uni, d’Israël et des États-Unis s’étaient joints à cette troupe. Le tout, encadré par un important dispositif de sécurité de divers corps policiers.

    Parmi les coprésidents d’honneur de ce défilé, Miss Major Griffin-Gracy, une militante trans qui a vécu les événements de Stonewall, à New York en 1969, Kennedy Olango, un activiste des droits LGBT au Kenya, et le skieur acrobatique olympien américain Gus Kenworthy – debout torse nu sur le toit de la voiturette de golf qui le transportait – ont reçu des applaudissements plus que nourris de la nombreuse foule. Des contingents des Forces armées canadiennes (y compris la Marine et la Garde côtière), autrefois rébarbatives à l’entrée de personnes LGBT dans leurs rangs, ont été bien accueillis par le public.

    Plus que jamais, on peut dire que le défilé reflétait la diversité des orientations sexuelles et de genres. Des LGBT «vegans» à ceux œuvrant dans des entreprises de haute technologie et de jeux vidéos en passant par des équipes sportives ou des employés d’institutions financières – qui constituaient de très nombreux contingents d’ailleurs – ou encore un groupe de LGBT «asexués» d’un côté et «polyamoureux», d’un autre, le spectre ratissait très, très large…

    Des dragqueens avec plumes et paillettes et costumes chatoyants, dont Mado dans une décapotable et Madame Simone dans une robe immense posée sur une voiture de golf (pour Air Canada), de même que les titrés fétiches et autres membres d’organisations fétiches augmentaient l’ambiance festive de ce déploiement tout au long du parcours. La musique souvent endiablée, allant du rock au disco au latino rythmait le défilé.

    L’équipe de Fierté Montréal a porté une attention particulière à son rôle de porte étendard pour les revendications des communautés issues de la diversité sexuelle et de genre. En ce sens, non seulement les femmes, sans exception aucune, ont été placées en tête du défilé, afin de leur donner la voix et l’espace médiatique qu’elles méritent, mais le festival s’est également assuré une bonne répartition des groupes et des prises de position chères à ses communautés. Notamment, un accent a été porté sur les revendications à propos de la justice pour les personnes trans migrantes, de la cessation des mutilations génitales non consenties sur les enfants intersexes, de la sérophobie (Indétectable = Intransmissible) et sur la lutte contre le racisme. Certains ont profité de l’occasion pour réitérer la demande au gouvernement que les personnes trans migrantes puissent obtenir des papiers correspondant à leur genre affirmé.

    Fierté Montréal nous donne rendez-vous du 8 au 18 aout 2019, pour le prochain festival ! C’était le message qui accompagnait le dernier fardier sur lequel était juché MX Fierté Montréal 2018, Tracy Trash, et qui fermait cette marche LGBT, la 34e de l’histoire de la métropole…

    MEILLEURE ANIMATION DE FOULE :
    Afro-communautés/ Montréal Carnival Vibration

    MEILLEURE INTERPRÉTATION DE LA THÉMATIQUE 2018 (BLEUE) :
    Loto-Québec

    MEILLEURE CHORÉGRAPHIE DE GROUPE :
    À Pieds Levés – Aérobie

    MEILLEURS COSTUMES ET MAQUILLAGES :
    Les Draveurs

    GROUPE COMMUNAUTAIRE DE L’ANNÉE :
    Helem Montréal

    GROUPE CORPORATIF DE L’ANNÉE :
    Air Canada

    PRIX SPÉCIAL DU JURY :
    Fierté Agricole pour la beauté du char allégorique

    La Journée Communautaire dans le Village

    Drag Superstars: IN-CROY-ABLE dans tous les sens…

    Animé par Bianca Del Rio, le spectacle Drag Superstars a conquis les dizaines de milliers de personnes présentes au Parc des Faubourgs ce jeudi 16 août. Des prestations hors pair ont rythmé la soirée sous la clameur d’une foule jamais vue auparavant à Fierté Montréal. Mais certains propos de l’animatrice ont choqué plus d’une personnes présente.

    Elles étaient 18 drag queens à se partager la scène où Mado Lamotte est venue faire une (très) brève apparition, histoire de saluer avec humour ses consœurs. Décrire toutes les prestations serait un peu fastidieux, d’autant plus que vous deviez certainement être parmi ce vaste public. Le Parc des Faubourgs était plein à craquer. Les organisateurs ont surveillé régulièrement l’achalandage et les comportements des gens pour veiller au grain. Le parc avait parait-il atteint sa pleine capacité. En comptant les entrées versus les sorties en cours de concert, le chiffre de 20 000 spectateurs a certainement été dépassé. Il y a déjà eu des soirées mémorables en termes de succès à Fierté Montréal, mais ce spectacle, mettant sous les projecteurs de Montréal des artistes issus du RuPaul’s Drag Race, était la garantie d’un show exceptionnel! Quelques coups de cœur parmi ces interventions de grande qualité. Après plusieurs prestations lipsync, Adore Delano a littéralement conquis le public en chantant live, avec des chorégraphies déjantées et athlétiques, parachevées d’un body surfing sur une foule enthousiaste et déchaînée. Dans le même ordre d’idées et tout aussi flamboyante fut la prestation de Shangela qui a soulevé plusieurs fois la clameur par une interprétation de Beyoncé fort réussie. On félicitera le numéro de Michel Dorion qui aura fait l’excellent choix d’interpréter Mylène Farmer, parce que, en plus d’une chorégraphie et des costumes à ravir comme sait si bien les mettre en scène Michel, ce fut une des rares notes en français de la soirée!

    Quand l’animation vire au sport extrême
    «Happy f**ing Pride!», a clamé Bianca Del Rio en saluant la foule. L’artiste n’a pas pour habitude de censurer ses propos. Avec un humour dévastateur, méchant, cru, excessif parfois, mêlant avec talent dans la même phrase l’insulte et le compliment, très bitch en somme, Bianca a marqué la soirée et le public. «Qui aime bien châtie bien», dit le proverbe! Sauf que certaines de ses lignes, notamment à propos de l’agression sexuelle de Blair St-Clair (une des concurrentes de la 10e édition de l’émission RuPaul’s Drag Race), n’ont pas été bien reçues par nombre de spectateurs. Le lendemain, Fierté Montréal se dissociait fermement des propos tenus lors du spectacle et présentait ses excuses à l’auditoire. «L’approche de certaines thématiques sensibles, présentées sous forme de soi-disant blagues, qui y a été rapportée ne reflète aucunement les politiques de notre organisme et nous tenons à nous excuser pour toute personne ayant vécu un malaise ou un inconfort. » Heureusement et parallèlement, d’autres commentaires qui ont condamné certains propos de l’animatrice de la soirée, ont aussi fait la part des choses en reconnaissant l’excellent et magnifique travail de qualité présenté lors de cette édition de Drag Superstars !

    Les spectacles : Illusion, Place à la relève, Sainte Céline A New Day, …

    La Fierté Littéraire au Bar Le Cocktail

    À l’image de «La Voix», Denis-Martin Chabot a concocté un nouvel évènement dans la programmation de la 7e Fierté Littéraire. Cette activité amusante et didactique fut l’occasion d’une soirée de découvertes – à l’aveugle – de nouveaux talents d’écrivains en herbe et/ou à suivre…

    Sous le thème «Je l’aime à mourir», 34 auteurs avaient soumis leurs textes aux organisateurs. Huit d’entre eux furent sélectionnés pour participer à une audition publique et «à l’aveugle» au bar Le Cocktail. En effet, l’auteure Sylvie Payette et l’éditeur Robert Soulières, les deux coachs de cette soirée «Auteurs Académie», devaient choisir, avec un « buzzer », leurs deux champions respectifs, sans connaître leur identité, en fonction de l’originalité, le style et la narration des textes lus par le comédien Miguel Doucet. Une présentation vidéo permettait ensuite de mettre un visage sur chaque mot, et de faire monter tour à tour sur scène les quatre auteurs retenus par les coachs, avant de passer à la 2e épreuve, un texte à écrire avec dix mots obligatoires : couteau, douleur, épine, foudre, frisson, lit, océan, train, urgence et velours. «C’était une compétition intense. Il fallait puncher vite et fort», ont commenté les juges. Les deux finalistes issus de ce défi devaient alors composer, avec l’aide de leurs coachs, une déclaration d’amour de 50 mots, très précisément! «Et si les coachs ne s’entendent pas, c’est le public qui tranchera!», annonçait le règlement. Ce qui fut le cas pour choisir, comme à La Voix, le gagnant.

    L’ovation finale désigna sans contredit Étienne Beauséjour (coach Soulières). Son texte final fut le coup de cœur du public: une déclaration d’amour à Max… son chien! Même Guylaine Joly Échardour, l’autre finaliste, et sa coach Sylvie Payette, ont reconnu la qualité du texte et de sa chute, en lui concédant la victoire. Étienne Beauséjour, 21 ans, étudiant en droit à l’Université de Montréal, obtient donc le grand prix de la première édition de ce concours, un contrat d’édition d’une valeur de 2000$ offert par Bouquinbec, à savoir la publication d’un roman ou recueil de nouvelles, incluant la révision, les corrections, la mise-en-page, la couverture et 100 exemplaires gratuits! «Je suis très heureux, a déclaré Étienne. Je me suis bien amusé et j’ai hâte de travailler sur mon projet qui sera publié.»

    — par Michel Joanny-Furtin

    Les Fiertés Fétiches : Les nouveaux titrés montréalais sont choisis !

    Pup Montréal 2018 : Titan ForestPhoto prise par © Michel Bazinet
    fetishPup Montréal 2018 : Titan Forest
    Samedi 11 aout, c’était fête au club Unity, on y tenait les quatre concours fétiches. Le jury participant aux divers concours ont déterminés les gagnants : M. Cuir Montréal 2018 : Ophidius Hunkaar ; Mme Cuir Montréal 2018 : Nastya ; M. Rubber Montréal 2018 : Guillaume Dupuis et, enfin, Pup Montréal 2018 : Titan Forest.

    M. Cuir Montréal 2018 : Raphael Ophidius

    Oui, c’était en effet le moment pour les tenants de titres de l’année précédente de céder leurs statuts, soit Ray Sparo, M. Cuir Montréal 2017, Dominique Lavergne, Mme Cuir Montréal 2017, Rubagear Bond, M. Rubber Montréal 2017 et Tosa Alphainu, Pup Montréal 2017. À souligner ici que Titan Forest est le 3e tenant de titre Pup Montréal alors que Nastya est uniquement la 2e titrée Mme Cuir Montréal après Dominique Lavergne. Quant à Pup Dane, le tout premier Pup Montréal, il avait reçu la sash de Pup International 2017, un prix tout de même prestigieux sur la scène pup internationale. «Nous félicitations tous les participants, tant les gagnants que les concurrents, qui sont le cœur du concours : Pup Ace, Fury, Pup Cerkip Barker, Pup Bleiz et BluZee», de commenter Danny Lapierre, M. Rubber Montréal 2010 et porte-parole du Comité Fusion Montréal. Évidemment, après les concours, ce fut un grand party de la victoire avec de nombreux fêtards. Plusieurs jeunes «puppies» rajoutaient de la fraîcheur et un côté ludique à ces activités. Les concours étaient précédés par un cocktail de bienvenue avec les clubs Les Phoenix de Montréal, Les Ottawa Knights, Les Spearheads de Toronto et Woof Montréal.

    Organisé par le Comité Fusion Montréal, la Fierté Fétiche intégrait pour la toute première fois cette année les festivités de Fierté Montréal pour se tenir du 10 au 12 aout. Rappelons que le jury de l’édition 2018 de ces concours était constitué des quatre titrés montréalais, c’est-à-dire Ray Sparo, Dominique Lavergne, Rubagear Bond, Tosa Alphainu, ainsi que des juges invités : Red bootblack, Ms San Diego Bootblack 2017, Scarlett Sin, Ms LA Leather 2017, Randy Spearhead, Mr Leather Toronto 2017, Adam Lee Eaton, Mr Bolt Leather Sacramento et James Lee (originaire du Kentuky), Mr International Leather 2018.

    Danny Lapierre tenait à remercier de manière particulière «les bénévoles qui font un travail extraordinaire : Robert Petigrew (M. Bear Montréal 2008, M. Cuir Montréal 2012 et M. Gai Québec 2014), Bruno Da Prato, Pup Castro, Rob Presland, Pup Trigger, Kelly Zant, Maxime Pothier, Pup Spike, Dj Gumbie, Tally Master Ian et François», indique-t-il.

    — par André-Constantin Passiour

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