Un Mexicain trouve le cadavre d’une jeune femme dans le coffre de sa voiture: un corps mutilé qui porte sur sa poitrine l’inscription «chica fea» – la fille laide – réalisée par l’apposition de mégots brulants sur la peau. Crime isolé ou premier d’une série?
La réponse penche rapidement vers la seconde hypothèse puisqu’une seconde victime fait surface. Les éléments disponibles semblent pointer vers le cartel de la drogue, mais est-ce un simple leurre?
Les enquêteurs Rinzen Gyatso et Luc Paradis, qui font équipe ensemble depuis Rinzen et l’homme perdu, se voient confier cette délicate affaire. Un duo improbable s’il en est un puisque la première est une mère célibataire bouddhiste alors que le second est un athée, amateur de boxe et du quartier gai.
Bien plus qu’une simple intrigue policière, l’auteure se fait un point d’honneur à y inscrire des cheminements ou des enjeux individuels. Rinzen subit les harcèlements incessants d’un tueur qui s’est réfugié à l’extérieur du pays alors que Luc est confronté à une vision par trop manichéenne du monde.
Plus intrigant encore, les deux personnages sont confrontés aux hantises et obsessions, son «musée de l’horreur», qui agitent leur supérieur hiérarchique, le lieutenant Desautels. L’intrigue amène l’auteure à poser, en filigrane, une réflexion sur les thèmes de l’intolérance, notamment l’homophobie, de la peur et de la santé mentale.
Rinzen : La beauté intérieure / Johanne Seymour. Montréal: Libre Expression, 2018. 269p. (Expression noire)