Réédition en format poche de deux recueils de poésie de Simon Boulerice : Nancy croit qu’on lui prépare une fête (2011) et La sueur des airs climatisés (2013).
Dans Nancy, le personnage éponyme croit, à son retour d’un voyage en Afrique, qu’on lui prépare une fête. La seule question qu’elle se pose vraiment est de déterminer l’identité de celles et ceux qui se cachent derrière la porte.
Ce qui appuie cette certitude en l’organisation d’une telle surprise? Le fait qu’une lampe est allumée dans son appartement. Elle ignore cependant que ce qui l’attend est non pas une réjouissance, mais la résultante d’un cambriolage.
Comme certains s’en douteront, le second titre se situe autour d’un épiderme imbibé d’une moiteur passionnelle. Montréal connaît un été caniculaire et deux hommes en profitent pour exalter l’ardeur qui les habite.
«Alors go, recueille-moi, ton plâtre transpire le miel, je te gruge jusqu’au gyproc, tu es ma maison, c’est simple, il y a pas de quoi faire un roman, mais il y a encore la sueur des airs climatisés, juchés par la peur dans les fenêtres infinies de St-Henri, nous la buvons goulûment, comme s’il s’agissait de la dernière pluie, ça nous transforme en objet de beauté, nous sommes phosphorescents.»
Révélateur d’un talent certain, ces deux textes en apparence opposée se rejoignent cependant dans l’habileté dont l’auteur fait preuve pour rendre la naïveté touchante de l’une et les ébats éperdus des autres.
Nous sommes phosphorescents / Simon Boulerice. Montréal: Poètes de brousse, 2019. 137p.