Artiste genderqueer, Laurence Caron-Castonguay livre un ouvrage poétique dépeignant une réalité dont les frontières sont à la fois changeantes et fluides.
Bien que le fil narratif principal demeure celui de la séparation de l’être aimé(e), pour qui «iel» écrit chaque jour un nouveau poème, le récit s’ouvre éventuellement sur un univers plus vaste, le Nord, et nous présente ainsi la mesure d’un territoire qui, tout comme la notion de genre, demande encore à être explorée et demeure encore incompris.
Cet isolement physique et symbolique commande naturellement à une forme d’introspection auquel l’auteur(e) nous convie, non seulement par une remise en question linguistique des genres, mais également par la force des images évoquées autour de la rencontre puis de la séparation des deux amant(e)s.
«La beauté est une langue qui se parle en silence […] nous, on n’a rien à se dire, mais on aime se le dire; rien n’est assez / beau / bon / bien / pour me donner envie de respirer / l’air qui n’a pas touché / ton cou».
La mort habite ici / Laurence Caron-C. Montréal: Hash#ag, 2019. 81p.