Samedi, 15 février 2025
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    «Tu vas vivre» ou être séropositif à 25 ans

    Olivier a 25 ans et il est séropositif depuis 5 ans. Dans Tu vas vivre, un court métrage documentaire de Mehdi Sahed, on entre dans l’intimité de ce jeune homme qui partage avec nous son quotidien et ses états d’âme. Une œuvre touchante à découvrir.

    Sensibiliser les autres jeunes à la sérophobie
    « Je suis séronégatif. Quand je suis arrivé à Paris, il y a trois ans, j’avais peur constamment de contracter le VIH. Sans m’en rendre compte, j’étais moi-même sérophobe», témoigne Mehdi Sahed, le jeune réalisateur de 26 ans de «Tu vas vivre».

    «Au fil de mes rencontres et de mes dépistages, j’ai commencé à me sensibiliser à la question. J’ai réalisé que cette peur maladive de la séropositivité était devenue quasi irrationnelle. J’avais des représentations erronées qui ne correspondaient pas à la réalité actuelle du VIH. J’avais associé le VIH à la mort et j’ignorais tout des traitements actuels et notamment de la notion : Indétectable = Intransmissible ».

    Mehdi a eu envie de participer à sa manière à la lutte contre la sérophobie en montrant la réalité du VIH à travers le quotidien d’un jeune séropositif d’aujourd’hui, Olivier, qu’il a rencontré par hasard dans un bar. Les deux jeunes hommes se sont vus plusieurs fois pour parler du projet et le tournage a commencé pendant l’hiver 2019.

    Dans l’intimité d’Olivier
    Le film nous fait entrer dans l’intimité d’Olivier. Qu’il soit en train de refaire le monde avec ses amis-es lors d’une soirée raclette, en rendez-vous médical avec son infectiologue ou en balade, Olivier est un jeune homme d’aujourd’hui, avec ses doutes, ses questionnements et une sensibilité très touchante. Avec ses mots, il explique en quoi le VIH a pu compliquer sa vie et ses rencontres amoureuses. Il donne des exemples de la sérophobie qu’il a subit, comme quand un garçon sur une appli de drague lui a demandé s’il est clean. Il aimerait être plus insouciant, mais on sent une certaine mélancolie en lui.

    Dans une séquence du film, l’infectiologue d’Olivier lui explique que son traitement est efficace, sa charge virale est indétectable et il ne peut pas transmettre le VIH.

    Indétectable = Intransmissible : c’est une notion que le jeune homme a bien intégré. D’ailleurs, il ne voit pas pourquoi il devrait annoncer son statut sérologique au premier venu qu’il rencontre sur une appli ou dans un bar. Il sait qu’il ne peut pas transmettre le VIH : « C’est personnel. C’est de l’ordre de la santé. On ne va pas demander à quelqu’un de diabétique d’en parler à son premier rendez-vous », explique Olivier.

    « J’ai écrit ce documentaire en pensant à moi il y a trois ans », explique Mehdi Sahed, le réalisateur. « Il est destiné à ceux qui ont peur de la séropositivité et qui ont une sexualité un peu rongée par cette phobie. Je n’avais pas envie d’en faire un film institutionnel. J’avais plutôt envie de créer un récit intime dans lequel vient s’imbriquer la sensibilisation au VIH et à la sérophobie ».

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