Pretend it’s a city
Débarquée à New York en 1969, Fran Lebowitz a été chroniqueuse régulière pour le célèbre magazine Interview d’Andy Warhol de 1972 à 1981. Figure de l’underground new-yorkais, autrice d’essais comiques, cette personnalité lesbienne volubile aux opinions bien tranchées suscite à la fois respect et agacement.
Voilà plus de 50 ans que Lebowitz arpente les rues de New York vêtue de sa veste et de ses grosses lunettes elle a été témoin des mutations sociologiques et des évolutions culturelles. Dans cette série Netflix tournée par son ami Martin Scorsese, elle livre un récit incarné et mordant de ce que la Grosse Pomme a traversé durant ces cinq décennies. Dès le premier épisode, on est un peu surpris à l’écoute de ses jugements à l’emporte-pièce et ses critiques qu’elle énonce de sa voix tonitruante comme des vérités (ce qui est souvent loin d’être le cas), ou encore, on rit quand elle lance de petites boutades à l’attention de Martin Scorsese.

Authentique et intègre, elle fait preuve dans cette série d’un franc-parler qui aujourd’hui surprend (notamment quand elle évoque le SIDA et la communauté gaie dans les années 80 ou encore un marché de l’art, corrompu), et fait montre d’un humour grinçant et d’une autodérision rafraichissante. Cela dit la véritable vedette de ce documentaire c’est aussi la ville New York. Et au gré de leurs conversations, les deux amis nous plongent dans les rues, la nostalgie du passé et dans l’histoire de cette ville qu’ils aiment totalement.
INFOS | Pretend it’s a city, de Martin Scorsese
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