Ces dernières années et surtout ces derniers mois, le Cameroun est devenu l’enfer pour les personnes homosexuelles et transgenres.
Plusieurs personnes homosexuelles ont subi des lynchages populaires, ont été mis à nu et violentées par la foule, certaines ont été tuées, et d’autres se retrouvent actuellement en prison, dont deux jeunes femmes transgenres Shakiro et Patrica depuis le 9 février dernier, et qui attendent un 3e procès reporté au 5 avril 2021. C’est une vraie chasse aux sorcières qui est en cours ces derniers mois au Cameroun..
Le Cameroun criminalise l’homosexualité avec l’article 347 bis du code pénal : « Est punie d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende d’environ 50$ à 475$ toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe. ».
Les personnes appartenant aux minorités sexuelles au Cameroun ont 3 choix : soit s’expatrier (ce qui n’est pas possible pour tous), soit vivre dans la clandestinité comme des rats dans les égouts, (ce qu’on ne peut souhaiter à personne) ou alors faire fi de tout cela et certainement finir en prison ou victime d’agressions indescriptibles donc souvent la mort. Aucun de ces trois choix n’est envisageable. Or, le 1er article de la Déclaration universelle des droits humains ne dit-il pas que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux ».
L’Afrique ne peut pas continuer de vivre comme si elle vivait sur une autre planète. Pourtant l’Afrique du Sud, a depuis plus deux décennies une des constitutions les plus inclusives qui autorisent même le mariage pour les personnes de même sexe.
L’année dernière, le Gabon, pays voisin du Cameroun, a dépénalisé l’homosexualité, pourtant ces 2 pays ont beaucoup de similitudes : les cultures sont similaires, le système juridique qui provient du code civil français, sur le plan religieux, on retrouve les mêmes trois communautés (chrétiennes, musulmanes et animistes).
Le Cameroun, tout comme le Canada, fait partie de l’Organisation Internationale de la Francophonie et du Commonwealth, deux organisations qui font la promotion d’une série de valeurs progressistes auprès de leurs membres telles que l’égalité, la non-discrimination, la démocratie et la primauté du droit.
Des organisations internationales comme Human Right Watch, Amnistie internationale, et ADHEFO (l’Association pour la défense des homosexuels), organisme créé par l’avocate camerounaise de renommée internationale, Maître Alice Nkom, continuent de sensibiliser l’opinion internationale.
Je profite donc de l’occasion pour interpeller toutes les organisations internationales qui œuvrent pour le respect de la dignité humaine ou pour les droits et libertés des personnes LGBTQIA+ à se réveiller et à stopper cet enfer qui se passe au Cameroun. Il est de la responsabilité de la communauté internationale de venir en aide à une communauté dont l’humanité est violée comme c’est le cas au Cameroun pour les minorités sexuelles.
Je reste convaincu qu’on peut passer de cette ère d’inhumanité à une ère de respect fondamental de la dignité humaine, si chacun décide de poser un geste selon son échelle et ses possibilités – Chaque action compte.
La vie des LGBTQIA+ camerounais compte!