Mercredi, 18 septembre 2024
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    FTA 2021 : L’art de s’adapter

    En 2020, le Festival TransAmériques (FTA) avait été confronté à un véritable casse-tête devant les contraintes imposées par la situation sanitaire. Pour cette année, et fort de son expérience toute récente, il dû composer avec les normes auxquelles sont contraintes les salles de spectacle. L’équipe reste d’ailleurs sur le qui vive, car à l’heure où seront publiées ces lignes, il se peut que de nouvelles consignes demandent encore des aménagements de dernière minute, comme par exemple l’heure du couvre-feu ou encore la capacité permise de spectateurs par salle.

    Louise Lecavalier

    La programmation du FTA 2021 fait une belle part aux créateurs et aux créatrices d’ici compte tenu de la fermeture des frontières ou encore des quarantaines imposées aux visiteurs de l’extérieur. Elle reprend aussi quelques créations qui n’ont pu voir le jour l’an passé. Selon le co-directeur du FTA, Martin Faucher, cette édition donnera l’occasion au public de retrouver ce qui a fait la force du festival au cours des années avec la vivacité des arts de la scène au Québec et à Montréal. 23 spectacles seront présentés du 26 mai au 3 juin prochain.
     

    Bien sûr, quelques spectacles qui n’ont pu être diffusés l’année dernière le seront cette fois-ci comme Stations de et par Louise Lecavalier un solo de l’unique et singulière chorégraphe et danseuse. Aussi, Violence de Marie Brassard autour de sa relation amoureuse qu’elle entretient avec le Japon. Deux spectacles qui sont emblématiques de ce qu’est le FTA pour la danse et le théâtre. Ce regard de femmes sur ce que nous sommes en train de devenir soumis aux aléas d’une pandémie se poursuit avec la chorégraphe Mélanie Demers qui, avec La Goddam Voie Lactée, une pièce pour cinq interprètes féminines, réfléchit sur l’inachèvement.

    Des artistes que nous apprécions aussi beaucoup à Fugues seront aussi sur scène pour cette édition, comme l’insaisissable chorégraphe et danseur Manuel Roque qui depuis quelques années poursuit une carrière solo pour explorer et nous donner à voir son imaginaire. Avec Sierra Nevada, il nous propulse dans son univers apparemment déjanté mais lourd de sens. Autre artiste inclassable, Gérard X Reyes, présentera son spectacle Public/private parts ou l’origine du monde, une performance de danse et une installation qui joue sur l’opposition du entre le privé et le public ce qui est montrable ou non, acceptable ou non.

    On n’oubliera pas non plus de faire un détour avec la dernière création de Clara Furey, Dog Rising qui invite à un voyage physique extrême, une spirale envoutante, lancinante, pénétrante. Une invitation à bâtir et régénérer la force physique à partir des chocs, de l’inconfort muté en joie. Les voix des peuples autochtones, enfin, ne font plus seulement que s’élever, elles commencent à être entendues, reconnues, et surtout aimées à leur juste valeur. Tout d’abord Meshtitau («il a tout détruit sur son passage», en langue innue) de l’artiste multidisciplinaire pekuakamilnu, Soleil Launière, et puis Aalaapi («faire silence pour entendre ce qui est beau», en inuktitut), du Collectif Aalaapi, qui propose une approche du Grand Nord et de la musique de son silence.
     

    Lara Kramer

    Le créateur multidisciplinaire 2Fik s’attèle à incarner 100 personnages qui tous et toutes brûlent d’un désir ardent (voir l’entrevue qu’il nous a accordée sur La romance est pas morte, 2Fik  ! ) Des créations s’installeront dans le jardin du Musée d’art contemporain de Montréal, dont Them Voices, de la chorégraphe d’origine ojie-crie et mennonite Lara Kramer, qui explore la relation entre son corps et la mémoire. Dans un espace urbain restreint, elle fait naître un monde où les histoires se rencontrent pour questionner l’incidence de nos actions passées et présentes sur les générations futures.
     
    Aucune des créations présentées dans le cadre du FTA n’aborde ou fait référence à la pandémie, mais le co-directeur artistique Martin Faucher perçoit une ligne directrice entre tous les spectacles, une réflexion plus individuelle dans notre relation au monde, à la nature, aux autres et qui aurait, sans jamais la nommer, tout à voir avec la pandémie.

    Gerard Reyes
    Gerard Reyes


    INFOS | Pour en savoir plus : FTA 2021, du 26 mai au 12 juin
    fta.ca

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