Jamais une crise comme celle de la pandémie de COVID-19 n’aura eu autant de répercussions sur l’industrie automobile ces trente dernières années. Manque de main-d’œuvre, manque de pièces, conteneurs retenus sur les ports : les chaines de production sont touchées et il faut attendre des mois pour recevoir le modèle commandé. Une autre avanie, c’est la plus grande rareté et une hausse des prix de 20 à 30% sur les pneus d’hiver, surtout sur les gammes les plus en demande. Il faudra donc faire preuve de patience et réutiliser ses anciens pneus d’hiver pour la saison hivernale.
On sait que le gouvernement de la Saskatchewan ne joue pas la carte progressiste en matière d’écologie et de réduction des émissions à effet de gaz. Un slogan en France lors de la première crise pétrolière se lisait comme suit : «On n’a pas de pétrole, mais on a des idée». On pourrait réécrire ce slogan à la manière de la Saskatchewan : «On a du pétrole et on a aussi des idées». Une nouvelle taxe de 150$ par an vient d’être ajoutée pour tous les propriétaires de véhicules électriques immatriculés dans la province. Le motif est simple : compenser par cet impôt la perte de revenus due à la diminution de la fréquentation des stations-service – les propriétaires de voitures électriques ne payant aucune taxe sur l’essence. Il fallait y penser. La Saskatchewan va à contrecourant des provinces qui, par des subventions, aident le développement d’un parc d’autos vertes sur leur territoire.
Kia Stinger GT
On aimerait que d’autres constructeurs aient l’audace de Kia, qui met à notre disposition des véhicules à l’essai. Après le VUS intermédiaire Sorenta et la berline K5 GT, c’est au tour de la Stinger GT, le modèle le plus sportif du constructeur. Et comme avec les modèles précédemment essayés, nous avons droit à la Stinger la mieux équipée avec toutes
les options.
Dans le stationnement où nous la prenons, impossible de ne pas la repérer. Notre Stinger est d’un rouge pétant («rouge californien», selon le constructeur) qui nous indique que nous sommes dans une autre catégorie que la simple auto à caractère utilitaire. Mais on ne peut s’empêcher d’admirer la ligne fuselée avec le toit fuyant, les prises d’air sur les ailes avant, les quatre sorties d’échappement et – pour celles et ceux qui ont l’œil – la touche rouge qui apparaît derrière les jantes de 19 pouces. Ce sont les fameux freins Brembo : des disques de frein de qualité supérieure développés pour le monde des courses et qui, aujourd’hui, se doivent d’être présents sur toute voiture ayant des velléités sportives.
Disons que «notre» Stinger en impose et que nous ne passons pas inaperçu tout au long de l’essai. Pas de clé de contact, mais un simple bouton-poussoir qui permet de faire vrombir le six-cylindres équipé de deux turbocompresseurs générant 368 chevaux. Pas de quoi participer à un Grand Prix, mais amplement suffisant pour un usage quotidien compte tenu de la vitesse limitée même sur autoroute. Mais on peut toujours rêver puisqu’on peut choisir cinq modes de conduite, dont celui appelé «sport». Nous avons opté pour le mode dit «intelligent». Bien installé dans des sièges sport, dont celui du conducteur avec mémoire, nous avons pu apprécier les couleurs de l’automne dans les Cantons de l’Est sur des petites routes appréciant la stabilité de la Stinger, qui vient de série avec rouage intégral accouplé à une transmission à huit rapports.
Question d’habitude : votre conduite est aujourd’hui continuellement assistée. D’autres diraient «surveillée». Les aides sont nombreuses. Retenons-en simplement quelques-unes, comme les caméras qui vous informent de la présence ou non d’une voiture ou d’un cycliste dans les angles morts, l’assistance de maintien de voie et l’assistance d’évitement de collision. Un écran au centre du tableau de bord s’allume, accompagné d’un signal sonore, d’un signal visuel par l’affichage tête haute et – encore mieux – d’une légère secousse dans le volant pour vous indiquer que vous pourriez ainsi dévier de votre trajectoire. Ça peut à la longue déranger, mais en même temps, ça ramène à la conduite celles et ceux que les autoroutes et la vue des grands espaces berceraient dans une langoureuse rêverie.
Le confort associé à la puissance de la Stinger nous ont fait penser à ce que nous appelions à une certaine époque une voiture «grand tourisme» plutôt qu’à une sportive pure et dure. C’est sans nul doute le but recherché par le constructeur. Un tout petit bémol, mais très léger : à l’arrêt aux feux de circulation ou dans un embouteillage, le moteur s’arrête. Il suffit d’appuyer sur l’accélérateur pour repartir, mais nous avons constaté un très léger délai avant que le moteur ne se fasse de nouveau entendre et que le véhicule ne redémarre. Ici aussi, une question d’habitude à prendre.
Si on pense s’offrir ce plaisir, il faut savoir que la Kia Stinger GT se détaille à partir de 50 495 $ et jusqu’à 53 295 $; un petit prix comparé à ce que propose la concurrence… comme quoi on peut aimer et compter en même temps.
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