LES AMOURS IMAGINAIRES
de Xavier Dolan (2010)
À Montréal, deux amis inséparables (Xavier Dolan et Monia Chokri, tous deux très bons) s’entichent d’un éphèbe narcissique au risque de compromettre leur amitié. Cette tranche de vie sur les coups de coeur de la post-adolescence, qui peut résonner chez beaucoup, a une trame et un déroulé uniformes mais le regard et la réalisation personnels de Dolan donne à l’ensemble beaucoup de style. Avec une excellente pirouette finale.
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GOD’S OWN COUNTRY
de Francis Lee (2017)
«God’s Own Country» est plus une histoire d’amour tranquille qui évite le mélodrame pour les luttes internes avec l’isolement, la solitude et les circonstances difficiles de la vie rurale difficile. L’incapacité de Johnny à s’ouvrir aux autres est accompagnée d’une mélancolie perçante. Il essaie d’oublier la frustration de son quotidien en se saoulant toutes les nuits au pub du village et en s’adonnant à des aventures sexuelles sans lendemain. Quand un saisonnier vient travailler pour quelques semaines dans la ferme familiale, Johnny est traversé par des émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Une relation intense naît entre les deux hommes, qui pourrait changer la vie de Johnny à jamais. Leur histoire d’amour improbable fera fondre même les cœurs les plus blasés.
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BEAUTIFUL THING
de Hettie MacDonald (1996)
Dans la banlieue londonienne, deux adolescents se morfondent. Jamie est rejeté par ses camarades de classe et sèche les cours. Ste est maltraité par son père et son frère. Pour échapper à la violence des siens, Ste trouve fréquemment refuge chez Jamie et sa mère. Peu à peu, les deux garçons se rapprochent et tombent amoureux, au rythme des chansons de Mama Cass qu’idolâtre leur excentrique voisine. D’abord caché, leur amour finira par éclater au grand jour dans un coming out final d’anthologie… Conte de fées urbain où l’amour finit par l’emporter sur le regard des autres, la magie sur la dure réalité d’une vie en banlieue. Certainement l’un des plus touchant films sur les amours adolescentes.
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MAURICE
de James Ivory (1987)
Dans l’Angleterre du début du 20e siècle, Maurice et Clive sont deux jeunes de la haute bourgeoisie qui entretiennent une relation passionnelle… mais platonique Quelques années plus tard, par peur du scandale (l’homosexualité est toujours illégale en Grande-Bretagne), Clive rompt avec Maurice et se marie avec une jeune fille de bonne famille.
Les deux hommes continuent de se fréquenter socialement tandis que Maurice tente de se « guérir de sa maladie ». Peine perdue, il tombe amoureux d’un domestique et assume cet amour. Adapté du roman d’E.M. Forster, Maurice est la deuxième des trois adaptations réalisées par Ismail Merchant (producteur) et James Ivory (réalisateur) — couple dans la vie et au cinéma –, à partir de l’œuvre de Forster.
Bien que les deux autres, «A Room With a View» et «Howard’s End» ont remporté des succès commerciaux plus importants, «Maurice» reste l’un de leurs meilleurs films. De la reconstitution d’époque à l’esthétique cinématographique magistrale, en passant par l’excellent jeu des trois acteurs principaux, et le sujet même de cette histoire d’amours interdites.