À Munich, une messe est célébrée tous les mois pour les croyants homosexuels et les personnes queer. Pour la première fois, cette tradition vieille de 20 ans sera conduite ce dimanche soir par l’évêque du diocèse.
À 18h30, en l’église Saint-Paul de Munich, le symbole sera fort: le cardinal Reinhard Marx, évêque du diocèse dans cette très catholique Bavière, va célébrer une «messe queer».
L’image doit souligner l’ouverture d’esprit de l’Église catholique allemande, traversée par la contestation à la suite notamment de scandales d’abus sexuels commis en son sein depuis des décennies.
De plus en plus de catholiques allemands exigent des réformes, notamment en matière de morale sexuelle. En janvier, l’initiative «Out in Church» a fait grand bruit: 125 personnes homosexuelles, lesbiennes ou queer travaillant dans l’Église ou pour l’une de ses institutions ont fait publiquement leur «coming out».
Ces personnes risquaient de se faire licencier, conformément au droit du travail dans l’Église qui ne les reconnaît pas. Parmi elles, Ramona Krämer, 26 ans, estime que la messe queer célébrée dimanche par un cardinal relève du «pink washing».
«Ils nous disent ‘on est à vos côtés’ et ça passe bien dans les médias. Ces derniers ne peuvent du coup plus parler des méchants évêques. Mais moi, je voudrais que ça aille plus en profondeur. Cette démarche ne m’aide pas particulièrement. Je préférerais que le cardinal Marx aille à Rome, auprès du pape, et qu’il lui dise qu’on ne peut pas continuer à discriminer des gens», a-t-elle expliqué au journal télé de Munich.Un premier pas a pourtant été fait officiellement cette semaine, lors de la conférence épiscopale, la réunion des 69 évêques allemands. L’Église allemande va changer son droit du travail avant la fin de l’année pour que ses salariés non hétérosexuels ou divorcés n’aient plus à craindre de perdre leur emploi pour cette raison.