L’organisme Interligne fait pression sur le gouvernement et annonce devoir réduire ses services dès novembre

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L’organisme Interligne offrant aide et renseignements à l’intention des personnes de la diversité sexuelle et la pluralité des genres, anciennement Gai Écoute, vient d’annoncer tristesse la fermeture imminente de son service d’aide et de renseignements de nuit, par manque de soutien financier du gouvernement du Québec. Ce qui signifie que dès le 15 novembre, plus d’une dizaine de milliers de personnes LGBTQ+ se retrouveront sans ressource adaptée à des moments où un soutien psychologique et une intervention de crise pourraient être nécessaires.

Nous avons appris qu’Interligne avait entrepris une série de démarches auprès du gouvernement du Québec dont l’objectif était de faire valoir son apport en santé mentale; malheureusement, elle n’a obtenu aucune réponse de la part du gouvernement.

« Dans son Plan d’action interministériel en santé mentale, le gouvernement affirme et réitère son intention d’améliorer l’accessibilité des services pour les populations les plus vulnérables», déplore Pascal Vaillancourt, directeur général d’Interligne. «L’inaction dont il fait preuve face à l’urgence de notre situation démontre le contraire».

Dans les dernières années, Interligne a connu une hausse marquée des appels à l’aide associés à des situations de détresse psychologique et de violence, et particulièrement des appels de nature suicidaire, qui nécessitent une intervention de crise et une connaissance approfondie des réalités et enjeux spécifiques des communautés LGBTQ+. En moyenne, c’est près de 35 000 personnes LGBTQ+ par année qui utilisent le service d’écoute d’Interligne. Parmi elles, le tiers appelle la nuit, souvent pour exprimer une détresse encore plus urgente. Rappelons que le service de nuit d’Interligne n’a jamais été financé par le gouvernement du Québec, et ce, malgré les demandes successives de soutien à la mission.

Le problème du sous-financement 
Rappelons que le soutien financier de l’action communautaire a été instauré dans les années 1970, et 52 ans plus tard, le financement à la mission d’Interligne est toujours nettement insuffisant pour répondre à ses besoins. «À ce jour, le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) place Interligne sous la catégorie Orientation et identité sexuelles, nous a fait savoir l’organisme. La catégorie « santé mentale » étant généreusement subventionnée, «cette erreur d’étiquetage a pour effet d’occulter complètement le travail quotidien qu’accomplit Interligne en matière de santé mentale et, par la même occasion, de pénaliser l’organisme au moment de l’octroi des subventions à la mission dans ce domaine», dénonce l’organisme.

En outre, ce sous-financement rend le recrutement et la rétention du personnel d’Interligne encore plus difficiles que d’autres lignes d’écoute. Cette situation l’empêche par le fait même d’offrir des conditions de travail décentes à son personnel, composé majoritairement de personnes LGBTQ+ ayant des expertises en psychologie, en intervention psychosociale ainsi qu’en relation d’aide inhérentes à une ligne d’écoute. Ceci s’explique par le fait qu’elles reçoivent, à mission et expertise similaires, un financement qui leur permet d’offrir une rémunération globale plus élevée que celle d’Interligne d’environ 70 %.

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