Dans un documentaire original, Brett Morgen met en évidence le côté précurseur du charismatique génie anglais, ses performances délirantes et son talent de peintre.
Loin de la biographie classique, linéaire et des commentaires off, la seule voix ou presque qu’on entend est celle du héros dans Moonage Daydream. Consacrée à David Bowie, l’œuvre en forme d’odyssée cinématographique nous immerge pendant 2h20 dans le monde, l’art et la musique du génie anglais.
Né à Londres en 1947, icône pop hors norme affirmant sa bisexualité, transformiste génial et ambigu aux mille visages, créateur en 1972 de Ziggy Stardust, son célèbre double aux cheveux orange, aux tenues futuristes et androgynes, Bowie a influencé la culture durant plus de 50 ans et même après sa mort le 10 janvier 2016, à 69 ans.
Le film, qui lui rend un hommage captivant, est signé par Brett Morgen, auteur de l’excellent opus sur la star du groupe Nirvana, Kurt Cobain, Montage of Heck. C’est le premier réalisateur, apprend-on, à avoir été autorisé par les légataires de Bowie à ouvrir les millions d’archives, dont des dessins rares, des carnets et des enregistrements. Un travail gigantesque pour un métrage qui lui a pris cinq ans et dont la sortie a été retardée par une crise cardiaque et la pandémie de Covid.
Tout commence dans l’espace
Ce documentaire dont Morgen fait exploser le cadre même s’il suit peu ou prou chronologiquement la carrière de son cultissime protagoniste, commence dans l’espace. Il fait ainsi écho à son look d’extraterrestre et à ses chansons cosmiques comme Space Oddity, ou Life on Mars?
S’intéressant particulièrement au côté précurseur de Bowie, Morgen met en évidence ses délirantes performances, ses concerts hallucinants, ses apparitions acérées à la télévision et son talent de peintre expressionniste. Admirateur inconditionnel de la star, il sait toutefois ne pas tomber dans l’hagiographie, évitant de passer sous silence ses addictions en montrant son visage creusé et ses reniflements caractéristiques.
Foisonnant de musique, de couleurs, d’images, d’interviews, cet opus éclaté, devrait sans nul doute fasciner les fans du charismatique artiste, mais également celles et ceux qui le sont moins.
Jusqu’au 22 septembre au Cinéma du Parc