Fierté littéraire qui célèbre la littérature queer, ses auteurs, ses autrices et ses autaires, se voit contrainte de réduire, avec regret, sa programmation 2023, par manque de financement. «Nous espérions obtenir du financement de base pluriannuel du Conseil des arts de Montréal qui nous aurait permis de stabiliser notre organisation et mieux planifier nos activités», explique Claude Lalande, président du Conseil d’administration de Fierté littéraire. «Non seulement nous ne l’avons pas obtenu, mais notre financement par projet de 2023 a été coupé de 20 %.»
Dans sa décision, le Conseil des arts de Montréal reconnaît l’importance de la mission et invite l’organisme à être plus stratégique et à se consolider, sans toutefois lui en donner les moyens.
D’une certaine manière, Fierté littéraire est victime de son succès. Ses activités sont plus populaires que jamais et est devenu un incontournable dans l’écosystème littéraire. Par contre, l’organisme est rendu au bout de ses capacités et ne peut plus compter que sur le bénévolat pour sa gestion quotidienne.
Rappelons que Fierté littéraire a été créée en 2012 par Denis-Martin Chabot, son directeur général et artistique actuel, et a pu compter depuis le début sur le soutien financier généreux de Fierté Montréal. Denis-Martin Chabot a tenu, seul, l’organisme à bout de bras pendant 7 ans, mettant régulièrement la main dans sa poche pour payer les comptes.
En 2019, Fierté littéraire est devenue un organisme à but non lucratif, lui permettant d’obtenir du financement public. «Fierté littéraire est à la croisée des chemins», considère Denis-Martin Chabot. «Pour maintenir sa mission, elle doit pouvoir compter sur une direction générale dédiée, stable et professionnelle. Et sa direction artistique doit être séparée de la direction générale. Fierté littéraire a aussi besoin d’une planification stratégique pour mieux gérer ses activités pour les cinq prochaines années.»
Cette situation oblige la direction et le Conseil d’administration de Fierté littéraire à réfléchir sérieusement sur l’avenir de l’organisme. Cela inclut même l’hypothèse de cesser ses activités. Entretemps, en raison de la réduction de son financement annuel et surtout de l’épuisement de sa direction bénévole, Fierté littéraire s’impose un régime minceur. D’abord, elle annule sa troisième édition du Salon du livre qui devait avoir lieu en décembre, et sa programmation du festival d’août sera réduite.