L’humoriste de renommée internationale Gina Yashere sera de retour à Montréal en juillet pour se produire au festival Just for Laughs. Nous l’avons récemment contactée pour cette entrevue.
Née de parents nigérians et élevée à Londres, l’humoriste britannique est aussi co-créatrice et co-vedette de la série télévisée Bob Hearts Abishola de Chuck Lorre sur CBS et on peut la voir sur Netflix dans ses propres émissions spéciales.
Au festival Just for Laughs, elle présentera dans la série Brit(ish) le spectacle acclamé par la critique Gina Yashere : The Woman King of Comedy, dans laquelle elle raconte au public son histoire : des rues de Londres jusqu’à Hollywood.
Vous avez été la première Britannique à être au Def Comedy Jam, on vous a vue aussi au Tonight Show et au Daily Show. Préférez-vous l’humour devant un public en direct ou à la télévision ?
Les spectacles en direct sont amusants, car il n’y a pas de censure, je peux dire ce que je veux. Mais j’aime aussi la télévision parce que ça me permet de joindre un public plus large.
Comment avez-vous obtenu le rôle de Kemi dans la sitcom Bob Hearts Abishola ?
Gina Yashere : Ils m’ont embauchée comme consultante pour Chuck et Eddie (le scénariste et producteur de télé Eddie Gorodetsky) parce qu’ils voulaient que la protagoniste féminine de l’émission soit nigériane. Ils m’ont trouvée sur Google — croyez-le ou non, ils ont vraiment tapé « humoriste nigériane » dans Google — parce qu’ils sentaient qu’ils avaient besoin de la communauté féminine nigériane pour les aider à écrire le personnage. Je vivais à New York à l’époque et je suis allée à L.A. pendant quelques semaines. Je me suis assise dans une pièce avec eux et je me suis essentiellement imposée dans la série.
Vous allez présenter votre spectacle solo The Woman King of Comedy à Montréal… Gina Yashere : Il s’agit de mes origines en Angleterre jusqu’à mon arrivée en Amérique.
Vous vivez maintenant en Californie avec votre compagne Nina Rose Fischer. Le Royaume-Uni vous manque ?
Gina Yashere : Non, pas vraiment ! Mais ma famille, mes ami.e.s et mes fans au
Royaume-Uni me manquent. Déjà enfant au Royaume-Uni, dès l’âge de quatre ans, quand je regardais des émissions de télévision américaines, je savais que je voulais vivre en Amérique. Les enfants avaient de meilleurs jouets et, selon ces émissions de télévision, tous les enfants vivent près d’une plage, font toujours du vélo pour résoudre des crimes.
Cela a-t-il été difficile pour vous de vous afficher ? Étiez-vous toujours ouvertement queer ?
Gina Yashere : Je n’étais pas hors du placard au début de ma carrière et je n’ai pas fait de coming out avant 10 ou 12 ans plus tard. Quand j’ai fait mon coming out, je ne m’assumais pas encore vraiment ! En tant que comédienne noire, j’étais déjà différente des autres humoristes et en quelque sorte enfermée dans certaines attentes de ce qu’un.e humoriste noir.e est censé.e être et censé exprimer, et je ne voulais rien leur donner d’autre pour me marginaliser encore plus.
J’ai fait ma sortie du placard dans les années 90 quand ce n’était pas encore cool d’être gai. Être une femme noire a ajouté une autre couche à cela, donc je n’ai pas été out pendant longtemps. Je n’ai jamais menti à ce sujet, mais j’ai évité de faire de matériel relationnel, alors j’ai dû penser latéralement et parler de différentes choses qui m’ont en quelque sorte aidée dans mon écriture. Mais tout ça m’étouffait aussi.
Donc, sans faire de gros coming out, j’ai commencé à inclure des éléments de moi-même dans mes sets. Et au moment où j’ai commencé à faire ça, mon humour s’est amélioré. J’ai toujours été bonne. J’ai toujours été très bonne (rires). Mais je suis devenue super après ça, parce qu’alors je me suis complètement ouverte.
Êtes-vous une artiste lesbienne ou une artiste qui se trouve à être lesbienne ?
Gina Yashere : Certainement une artiste qui se trouve à être lesbienne. Je suis aussi une artiste qui se trouve à être une femme et une artiste qui se trouve à être noire. Je n’aime pas être définie par mes attributs physiques ou mes préférences. Oui, je suis comédienne, humoriste. Et je parle de tout ce dont je veux parler. Je suis définitivement une artiste qui se trouve à être lesbienne.
À Montréal, qu’est-ce que vous et Nina avez hâte de faire en ville cette fois-ci ?
Gina Yashere : Nous louerons des vélos parce que nous aimons faire du vélo dans la ville. J’aime pratiquer mon français quand je viens à Montréal parce que j’ai étudié le français à l’école et j’ai rarement l’occasion de le parler. Alors j’aime le faire chaque fois que je viens à Montréal. J’envisage peut-être [de] déménager à Montréal, alors je vais certainement visiter quelques condos et maisons pendant que j’y serai aussi !
INFOS | Dans le cadre du festival Just for Laughs, Gina Yashere présentera Gina Yashere : The Woman King of Comedy, au Balcon, le 27 juillet à 22 h. Yashere sera également invitée dans la série Brit(ish) au Studio TD, à 19 h tous les soirs du 26 au 29 juillet.