Vous avez peut-être entendu parler du projet de loi C-18 qui vise à renforcer l’équité des relations économiques entre les entreprises de nouvelles et les plateformes de communication. Cette loi, dont les règlements devront être appliqués d’ici le début de 2024, forcera les plateformes de communications en ligne — réseaux sociaux notamment, mais aussi moteurs de recherche — à partager une partie des revenus publicitaires générés par la diffusion de nouvelles des médias canadiens (petits ou gros). Autrement dit, cette loi veut corriger l’iniquité que ces réseaux ont eux-mêmes créée par leurs algorithmes.
En réaction, pour ne pas avoir à partager leurs revenus, Google et Meta (Facebook, Instagram, Threads) ont décidé cet été de commencer à bloquer au Canada la circulation du contenu journalistique, qu’ils considèrent comme du «marketing gratuit» pour les médias.
Près d’une centaine de publications canadiennes de toutes dimensions ont dû fermer leurs portes au cours des trois dernières années, principalement en raison de la baisse de leurs revenus publicitaires. Au Canada — comme à peu près partout dans le monde —, les géants du web récoltent la part du lion des revenus publicitaires, soit jusqu’à 80 % d’un marché de 9 milliards de dollars.
Jusqu’à présent, les géants du numérique avaient opéré sans garde-fou, profitant d’un espace quasiment non réglementé. Mais les démocraties dans le monde commencent à se réveiller et le
Canada fait partie de ce mouvement. Ottawa souhaitait corriger la situation en rétablissant un rapport de force entre les publications et les géants du web. Le Projet de loi C-18 a donc été développé pour forcer un cadre de négociations afin d’établir des balises pour évaluer la valeur du contenu et la compensation appropriée. Meta se doit de rétablir l’accès de la population canadienne aux nouvelles d’ici et respecter les lois canadiennes au lieu de tenter de les contourner.
Suite à l’adoption de la loi C-18 en mai dernier au Canada, Facebook a commencé à tester différents systèmes de blocage des fils de nouvelles liés aux médias canadiens. Le blocage s’est accentué et, en date du 8 août, la majorité des comptes INSTAGRAM et FACEBOOK (deux divisions de META) des médias canadiens sont maintenant bloqués.
Rappelons qu’une loi similaire adoptée en 2021 en Australie — et dont le Canada s’est inspiré — a permis au secteur des médias australiens d’empocher environ 200 millions $ dès la première année, malgré des tactiques similaires d’intimidation utilisées par les plateformes.

Pourquoi ne puis-je pas partager ou afficher du contenu d’actualité sur Facebook ? (lien externe)
À l’instar de nombreux autres média, FUGUES — principal média LGBTQ+ francophone canadien, a commencé à voir une partie de ses contenus être bloquée sur Instagram et sur Facebook depuis la mi-juillet, ce qui a un impact sur la visibilité des articles.
L’attitude actuelle de Facebook s’apparente à de l’intimidation pure et simple. Meta se sert de sa position de monopole, prend en otage les médias d’ici et leurs lecteurs. Le blocage sur Facebook et Instagram des comptes d »entreprises médiatiques canadiennes a un impact direct à court termes sur l’achalandage des sites ce qui aura une incidence sur les revenus publicitaires.
Que des plateformes de diffusion comme Facebook et Instagram choisissent de priver les lecteurs d’une information rigoureuse parce qu’elles ne souhaitent pas payer leur juste part est socialement irresponsable.
Il est paradoxal de constater que Meta se dit incapable de censurer les propos haineux et la désinformation, mais qu’elle trouve les moyens de censurer le journalisme crédible. La contradiction est évidente et me semble un argument supplémentaire pour réclamer une transparence algorithmique pour dévoiler comment les géants du web ciblent leurs publics.
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LA SITUATION ACTUELLE DOIT CHANGERQUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?
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Je trouve cela irrespectueux de la part de ces géants de prendre les gens pour des idiots.
J’étais abonné à Facebook ainsi qu’à Whatsapp
Deux sites qui appartiennent à META.
Je me suis désabonné de ces sites et j’encourage les gens a faire de même.