Mardi, 3 décembre 2024
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    Espace LGBTQ+ : un centre pour des groupes communautaires 

    Le projet avait été retardé quelques fois, mais voilà ça y est ! Un nouveau complexe communautaire LGBTQ+ verra le jour en plein cœur du Village. L’organisme Espace LGBTQ+ vient de faire l’acquisition du 929, rue Sainte-Catherine Est, soit la bâtisse qui incluait les commerces Yellow et BEDO. Pour l’instant, on sait que 12 organismes logeront dans ce centre-là, des grands et des petits qui se partageront des locaux, des bureaux.

    On y aménagera également une salle multifonctionnelle ainsi qu’une mezzanine et une terrasse sur le toit. Malgré des coûts presque hors de prix sur le marché locatif commercial, on estime que ce seront des locaux abordables. Il reste maintenant à savoir comment on va financer les rénovations en vue d’une ouverture au printemps de 2025. 

    Une fois complété́, cet espace deviendra le plus gros complexe communautaire LGBTQ+ francophone en Amérique d Nord, à l’instar de villes comme Toronto, Vancouver, Paris, New York et San Francisco. 

    La bâtisse appartenait à la famille Avrith qui détient les boutiques de chaussures Yellow depuis plus de 100 ans, à l’angle de la rue Saint-Timothée. « C’est donc très accessible en transports collectifs, entre les stations Berri-UQAM et Beaudry, ce sera très facile pour tout le monde», explique Catherine Lavarenne, présidente du conseil d’administration (C.A.) d’Espace LGBTQ+.

    La signature de l’acte d’achat a été officialisée le 29 aout. C’est donc encore tout chaud. Ici, le soutien financier provient de l’Initiative Immobilière Communautaire du Grand Montréal, le Fonds d’acquisition québécois, Innogec, la Ville de Montréal et plusieurs donateurs privés. Pour l’instant, on ne connaît pas le montant exact de la transaction.

    «Sous le leadership des groupes qui ont fondé Espace LGBTQ+, nous franchissons une étape extraordinaire dans l’atteinte de ce rêve réclamé par le milieu depuis de nombreuses années», déclare Catherine Lavarenne. «Ce projet solidifiera le tissu communautaire et participera aux efforts d’inclusivité et de solidarité qui traversent actuellement le Village. Le complexe se voudra une porte d’entrée et un point d’ancrage pour les populations les plus marginalisées, parmi les plus exclues au sein même de nos communautés, notamment les jeunes, les personnes trans, les femmes, et les personnes racisées».

    «Il y a en tout, environ 16 000 pi2 d’espace pleinement exploitable, le reste, soit le sous-sol, servira pour le rangement, d’endroit où des groupes peuvent stocker du matériel, des archives, des équipements, etc. Donc, il y a pas mal d’espace pour faire des salles, des bureaux, etc. Comment cela sera divisé, on verra cela avec les besoins des groupes et aussi en discutant avec la firme d’architecte qui sera choisie en vue d’effectuer les rénovations», explique pour sa part Nicolas Bourgois, vice-président du C.A. d’Espace LGBTQ+.

    On désire en effet que les groupes se partagent certains locaux en une forme de «coworking», puisque ce ne sont pas tous les groupes qui ont besoins d’être là à longueur de semaine, d’autres n’ont besoin que d’un espace de réunion, pour des assemblées générales, pour des activités de loisirs ou culturelles, il y aura aussi une cuisine, etc. «C’est pour cela qu’on va aménager une salle multifonctionnelle où l’on pourra tenir des assemblées, des 5 à 7, de petits spectacles, poursuit Catherine Lavarenne. On manque de salles abordables pour les jeunes qui veulent faire des performances et se lancer, il n’y a pas de salles abordables pour ces artistes-là. Mais bien sûr, il faut que ce soit viable aussi.»

    «Le plus important ici est que plusieurs organismes vont mutualiser leurs ressources, il y aura de l’entraide entre chacun des groupes, les petits groupes ne se sentiront pas seuls. On sent déjà qu’il y a beaucoup d’enthousiasme chez les responsables de différents groupes et chez leurs membres», de renchérir Catherine Lavarenne.

    « Les organismes communautaires trans n’ont souvent pas d’espaces, de bureaux, de lieux de rencontre pour faire leur énorme travail. Espace LGBTQ+ vise à faire changer ça, et va nous aider à faire un travail qui permet le plein épanouissement de nos membres, de nos usager.è.res », indique pour sa part Celeste Trianon, la directrice générale du Collectif Juridique Trans qui sera locataire de ce futur complexe communautaire.

    À part la mezzanine, ce centre comprendra aussi une terrasse sur le toit pour y tenir, entre autres, des activités. «La terrasse sera aménagée sur le 1/3 de la surface totale du toit, bien entendu, il y a des règlements de sécurité de la Ville, mais elle occupera quand même beaucoup d’espace», rajoute Nicolas Bourgois.

    «Il nous reste maintenant deux étapes importantes et à réaliser en simultané. D’abord, il il faut établir le modèle de gouvernance, c’est-à-dire comment on va vivre ensemble ? Nous sommes tous des groupes communautaires, c’est innovant ici. Notre esprit chez Espace LGBTQ+ c’est la solidarité, l’entraide. C’est ça la beauté de la chose, c’est que les groupes qui n’ont pas les moyens normalement de se payer des locaux, des groupes trans, des jeunes, des autochtones, par exemple, pourront loger dans ce complexe. Il y a aussi l’étape de trouver du financement pour toutes les rénovations», explique Catherine Lavarenne

    «On fera un appel de dons aux communautés, on fera appel à la philanthropie, que toute personne queer se sente concernée par l’ouverture de ce complexe-là, parce qu’on le fait pour les communautés», souligne Nicolas Bourgois. »C’est la première fois qu’on fait ce genre de centre sous cette forme-là, nous sommes à développer une expertise ici […] On souhaite que cela encourage les gens ailleurs, dans d’autres villes, d’en faire de même. […]»

    «Oui, il y a eu plusieurs tentatives d’avoir un tel centre, il y a eu plusieurs échecs dans le passé, mais les communautés ont dit encore une fois pourquoi pas mettre sur pied quelque chose. Et c’est réussi cette fois-ci. On sait qu’il y aura encore des gens, des groupes fragilisés qui n’auront pas de place, des groupes qui ne sont pas reconnus, on va voir ici comment on peut les inclure, comment on peut leur faire non seulement de la place mais aussi les aider, les appuyer, etc. Je trouve que c’est très enthousiasmant ! […]», dit Catherine Lavarenne.

    Nouveau venu dans l’organisme Espace LGBTQ+, Alex Valiquette, agent de développement communautaire, se dit «très content de participer à ce projet, c’est très enthousiasmant de pouvoir contribuer à la réalisation concrète de ce complexe».

    « Le carrefour communautaire LGBTQ+ au 929 Sainte-Catherine Est est un projet important qui vient soutenir différents organismes communautaires du milieu en plus de créer des opportunités de projets porteurs de cohabitation sociale. Ce projet est un élément important de notre Stratégie collective pour le Village et nous sommes très heureux de pouvoir contribuer à sa création », a déclaré par voie de communiqué Robert Beaudry le conseiller du district de Saint-Jacques et membre du comité exécutif de la Ville responsable de l’urbanisme, de la participation citoyenne et de la démocratie. 

    Enfin, quel nom portera ce centre ? «On n’a pas encore choisi de nom, Espace LGBTQ+ est le nom de l’organisme, indique Catherine Lavarenne. On verra en discutant avec les organismes membres et les futurs groupes locataires ce que les gens préféreront. […] C’est une des nombreuses choses qui resteront à déterminer, mais les groupes seront consultés.»

    Infos : espacelgbtqplus.org

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