Vendredi, 20 septembre 2024
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    Les transformations de Théodore Pellerin

    Théodore Pellerin ne peut se défaire de Sophie Dupuis. Le premier film de la réalisatrice, Chien de garde, lui aura valu le prix Iris de la révélation de l’année. Pour Souterrain, deuxième long métrage de la réalisatrice, il obtient le prix Iris du meilleur acteur de soutien. Théodore Pellerin enchaine donc les performances remarquables, que ce soit ici, ou aux États-Unis, avec Boy Erased, Beau Is Afraid et On Becoming a God in Central Florida. Dans Solo, troisième collaboration avec Sophie Dupuis, l’acteur ne fait pas exception et brille, en drag et hors drag, dans ce film qui, à ses yeux « devient politique par son côté non politique ».

    Quel a été ton plus grand défi pour ce film ? Ta préparation de drag ?
    THÉODORE PELLERIN : Je crois que oui. C’était un processus d’exploration qui était intéressant en tout cas. Un processus d’exploration de sa propre féminité, poussée à un niveau de satire, de clown un peu. La drag, souvent c’est ça quand même : c’est de pousser à l’extrême une féminisation qui, finalement, est très codifiée. On a pris des cours et travaillé les chorégraphies avec Gerard Reyes, on a appris à marcher avec des talons…

    Je pense que ce qui a été le plus intéressant aussi ça a été la recherche. De vraiment découvrir plus profondément ces personnes-là et cette culture-là du ballroom et de la drag. C’est vraiment des pionnières. Il fallait être quelqu’un de tellement fort et de tellement puissant parce que, aujourd’hui, ça représente quelque chose de totalement différent, c’est entré dans le mainstream. Avant, c’était tellement une horreur dans l’imaginaire collectif, ça représentait quelque chose de tellement sale, de tellement impossible, qui n’avait tellement pas sa place. J’ai énormément d’admiration. Donc, je ne pense pas qu’il y avait des défis particuliers, mais il y a eu une exploration, une recherche et des découvertes qui étaient intéressantes et riches.

    L’aspect « danse » ne devait pas être nouveau pour toi, ta mère étant la danseuse et chorégraphe Marie Chouinard ?
    THÉODORE PELLERIN : La danse, c’est sûr que c’est un monde que je connais un peu. J’ai grandi là-dedans. Même Gerard Reyes, qui a fait des chorégraphies pour le film, a dansé pour ma mère durant quelques années, donc je le connaissais déjà de quand j’étais enfant. La danse, ça fait quand même partie de moi. Mais c’est quand même différent d’explorer la féminité dans le corps, ça, je pense que c’est un travail qui est assez précis. La danse chorégraphiée, codifiée, en talons, c’est quelque chose d’autre. On est ailleurs. Ça prend une vraie rigueur et un vrai travail. Ce n’est pas juste de l’interprétation et de la liberté.

    Laquelle de tes performances de drag as-tu préférée ?
    THÉODORE PELLERIN : Je pense que tous les moments en drag étaient assez forts à vivre. Il y a quelque chose qui se passe sur le plateau quand on est en drag. Je pense que l’équipe était très impliquée et très heureuse. Je pense que d’avoir des shows c’était l’fun pour tout le monde. Je pense que la scène de la fin — celle qu’on a tournée en premier — c’est une des seules dans laquelle on n’avait aucune chorégraphie, aucune préparation. Donc, on est arrivés sur le plateau, il n’y avait pas Gerard, c’était juste Sophie et moi, et on a juste trouvé ce qu’on allait faire on the spot. Il y avait un sentiment de liberté et de découverte de la drag. C’était fort quand même, un beau moment à tourner.

    Quels projets t’attendent ?
    THÉODORE PELLERIN : Depuis Solo, j’ai tourné une série pour Apple. Il n’y a pas de titre encore. C’est sur Benjamin Franklin, avec Michael Douglas, Ludivine Sagnier, Jeanne Balibar et Thibault de Montalembert. C’est sur la période de Franklin quand il était en France, pour convaincre la France de participer à la révolution américaine. Moi, je joue le marquis de Lafayette, qui est un peu le « hero of two worlds » — en tout cas, c’est ça son nom aux États-Unis, il est allé devenir le bras droit de Washington pendant la révolution. C’est un très gros tournage, avec huit épisodes. C’est très bien écrit. J’ai vu quelques images, c’est vraiment magnifique, donc j’ai hâte que ça sorte. Ça sortira en 2024.

    Je viens de finir une série (Kaiser Karl) sur Disney+ sur Karl Lagerfeld où je joue Jacques de Bascher, qui était son seul compagnon dans sa vie, dans les années 70-80. La première saison c’est six épisodes, c’est très, très bien écrit, avec Daniel Brühl, un acteur extraordinaire, en Karl Lagerfeld. Donc, on explore la compétition entre Karl Lagerfield et Yves Saint Laurent, et toutes les histoires de nuit, de fête et de sexe que l’époque a connues. Mon personnage est un peu un dandy provocateur.

    Daniel Bruhl Transform into Young Karl Lagerfeld While Filming Disney+  Series 'Kaiser Karl' in Italy: Photo 4935066 | Daniel Bruhl, Théodore  Pellerin Photos | Just Jared: Entertainment News

    Si tu avais à faire une performance en drag, quelle chanson choisirais-tu ?
    THÉODORE PELLERIN : Je sais tellement pas ! Ça dépend du mood, ça dépend c’est quoi la
    soirée ! J’irais peut-être avec quelque chose de hors-normes. J’irais avec une chanson
    de Barbara.

    INFOS | www.instagram.com/theodorepellerin/
    https://www.solo-lefilm.com
    https://axiafilms.com/film/solo

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