La créatrice de contenu Aly Brassard ne cesse d’augmenter en popularité. La Blainvilloise d’origine, qui a d’abord percé par ses TikTok humoristiques et ses vlogues sur YouTube, est désormais aussi connue pour ses apparitions dans les vidéos de son collègue et ami Shahin, pour qui elle agit comme bras droit.
Comment as-tu commencé à créer du contenu ?
Aly Brassard : En fait, moi j’ai commencé à faire des vidéos en 2020 en janvier. Je venais de me faire renvoyer de mon emploi. C’était comme une probation de trois mois et j’avais été coupée. En plus, je n’allais plus à l’école. J’avais lâché parce que je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie.
J’ai commencé à faire des TikTok vraiment « random ». Et puis, dès le début, tous mes trucs ont pogné et ça allait souvent en haut de 100 000 vues. J’ai très rapidement augmenté en abonné.e.s, puis, après un mois, je me faisais reconnaître.
La COVID est arrivée. Tout le monde est arrivé sur TikTok parce qu’il n’y avait plus rien d’autre à faire. J’ai surfé la vague et j’ai décidé que j’allais faire ça à temps plein. YouTube est venu en janvier 2021, mais je n’étais vraiment pas constante au début. La constance sur YouTube est venue en avril cette année.
Sens-tu que ton contenu répond à un vide dans l’univers créatif québécois ?
Aly Brassard : Je pense que, avant 2020, il y avait beaucoup de créateurs sur YouTube. Puis, avec la pandémie, on dirait que tout le monde s’est un peu essoufflé et que YouTube a un peu descendu au Québec. Je pense qu’en ce moment on est en train de le raviver un petit peu. Je fais des vidéos avec Shahin sur sa chaîne et, on le voit, les chiffres sont assez impressionnants. On capote. Mais c’est un niveau de production surélevé.
Je pense que ça va encourager d’autres créateurs québécois. On a besoin d’autres créateurs sur YouTube. On veut qu’il y ait d’autres créateurs qui mettent le gaz au fond sur cette plateforme-là parce que, pour que le Québec soit vu, il faut qu’on ait un écosystème. On est bons au Québec, on est drôle, pis on le sait.
Il paraît que tu n’as pas toujours aimé te qualifier de lesbienne ?
Aly Brassard : Avant, je voyais le terme « lesbienne » comme étant péjoratif, parce que j’avais l’impression que si je m’identifiais comme lesbienne, ça faisait toute ma personnalité.
J’ai déjà fait une vidéo YouTube là-dessus et je l’ai retirée parce que je ne suis plus d’accord avec les propos que j’avais eus dans cette vidéo-là. À travers le temps, j’ai réalisé que, oui, je suis lesbienne et que, non, ce n’est pas péjoratif. Être lesbienne, c’est tellement large.
Tu peux avoir 1000 sortes de lesbiennes. C’est juste un terme qui définit que tu es attirée par les femmes. Ça ne définit pas ta personnalité, ton look ou tes agissements. Je n’étais pas à l’aise avec le terme, mais j’ai compris ce que ça voulait dire pour moi et maintenant je suis 100 % à l’aise de dire que je suis lesbienne.
Avec Shahin, vous jouez parfois à deviner parmi un groupe qui forme un couple gai.
Crois-tu au « gaydar » ?
Aly Brassard : À un certain degré, oui, mais honnêtement pas tant. J’y croyais, mais je pense que je suis brisée, parce qu’à l’épisode où il fallait deviner qui est le couple gai… Évidemment, le couple gai, je savais qu’ils étaient gais. Ça paraissait, mais je doutais qu’ils étaient un couple. Niveau casting, je pensais que le producteur avait joué là-dessus en prenant deux meilleurs amis.
Même pour l’épisode où il fallait trouver le couple lesbien, j’ai merdé encore une fois. Si j’étais allée avec mon instinct du début, je l’aurais eu. C’est juste qu’une fois que les candidats se mettent à mentir puis à jouer un peu sur certaines affaires, eh bien c’est dead pour moi. Mais ils font leur job : le but c’est de nous bluffer.
Tu montes en popularité. As-tu peur du burnout ?
Aly Brassard : Oui, 100 %. Je pense que c’est inévitable. J’essaie de ne pas percevoir les choses comme de la pression, mais plus comme de la motivation. Je pense que la ligne est mince entre ça, et j’en parle avec Shahin aussi, surtout parce que lui en plus c’est des vidéos à plus grosse production. On se watche entre nous parce qu’on a une santé mentale à préserver, on est des humains à la base. Mais avec un cerveau qui n’arrête pas de rouler 24 h, oui, le burnout peut arriver. Et on l’a vu avec d’autres youtubeurs. YouTube, c’est vraiment demandant. Je pense que c’est bien en tant que créateur de t’écouter.
Aussi, je suis médicamentée depuis deux ans et je ne compte pas arrêter. Ça m’aide beaucoup à être stable dans tout ça. J’ai beaucoup consulté depuis 10 ans, je pense que ça m’aide à être consciente des red flags qu’il pourrait y avoir.
Y a-t-il des personnes LGBTQ+ qui t’inspirent ?
Aly Brassard : C’est une très bonne question. Honnêtement, je pense que mes inspirations viennent surtout d’autour de moi. Mon père avait une meilleure amie qui a été la première lesbienne que j’ai connue. C’était un modèle pour moi, elle était super drôle.
Sinon, moi j’étais une joueuse de soccer avant. Ce que je faisais avant pour me primer c’est que je regardais l’équipe nationale des États-Unis. J’avais plein de crushs. J’aimais supposer qui était en couple, et finalement elles sont maintenant toutes ouvertement en couple. C’est des femmes qui ont très bien réussi puis qui sont très stylées.
Un mot de fin ?
Aly Brassard : Si tu te demandes si tu devrais commencer à créer du contenu, ben go !
Parce qu’il n’y a personne comme toi sur les réseaux sociaux. On a besoin de ta sauce !
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