Mardi, 3 décembre 2024
• • •
    Publicité

    Les athlètes LGBT+ aux prochains Jeux olympiques de 2024

    Les Jeux olympiques de Tokyo ont été ceux de la visibilité pour les athlètes LGBTQ+. Qu’en sera-t-il des prochains Jeux olympiques qui se tiendront à Paris, du 26 juillet au 11 août 2024 ? Il est évidemment encore trop tôt pour avancer de chiffres précis quant à la participation LGBTQ aux prochains Jeux.

    Mais sachant qu’il y aura près de 10 500 athlètes originaires de 206 pays, on comprend qu’il y a encore place à un accroissement du nombre d’athlètes ouvertement LGBTQ à prendre part aux Jeux de Paris 2024, qui seront les tout premiers Jeux parfaitement paritaires de l’histoire de l’Olympisme, présentant autant d’athlètes femmes que hommes.

    Rappelons que les Jeux olympiques de Tokyo ont rassemblé plus de 180 athlètes gais, lesbiennes, bisexuel.le.s, transgenres, homosexuel.le.s ou non binaires, soit plus que toutes les autres olympiades combinées, offrant ainsi une visibilité sans précédent. Si tous les athlètes lesbiennes, gais, bisexuel.le.s, trans, queers et non binaires faisaient partie d’une seule équipe représentant un pays avec des causes communes de visibilité et d’inclusion, cette équipe LGBTQ+ imaginaire se serait classée 13e ou au 14e au classement général des médailles. Avec les Jeux de Tokyo, on a de toute évidence atteint un point de bascule qui révèle des choses sous-jacentes, en route depuis pas mal de temps.

    Et de fait, ces deux semaines de compétitions sportives internationales ont donné lieu à des incarnations fortes. Que ce soit le nageur olympique britannique Tom Daley, qui après sa médaille s’est dit « très fier d’être un homme gai… et aussi, champion olympique ! », la tireuse polonaise Aleksandra Jarmolinska, qui a assisté à la cérémonie d’ouverture avec un masque aux couleurs arc-en-ciel tout en se prononçant en faveur de l’égalité des droits, ou encore la simple présence de la première sportive trans, la Néo-Zélandaise Laurel Hubbard, en haltérophilie.

    Cette visibilité, loin d’être banale ou anecdotique, est le fruit d’un long processus militant, social et historique, mais aussi d’un effet de génération. Ces jeunes athlètes venant de certains pays, qui réalisent des performances, vivent souvent déjà hors du placard et, quelque part, ne sont pas dans un grand dévoilement.

    Cette jeune génération se saisit aussi des outils à sa disposition, dont les réseaux sociaux. Les athlètes prennent la parole directement, dans l’enceinte des Jeux — et autour — et ça révolutionne aussi la visibilité. On l’a vu également pour des joueuses de foot qui ont choisi de faire leur coming-out sur Instagram, sans tambour ni trompette, quelques semaines ou mois précédant les Jeux.

    Si les effets du placard sont, eux, dévastateurs, la charge incombe de plus en plus aux fédérations de mieux protéger leurs athlètes face aux potentielles insultes et menaces reçues en retour d’une plus grande visibilité.

    Avec quatre sports additionnels à Paris 2024 — le breaking, l’escalade, le skateboard et le surf — qui viendront s’ajouter aux compétitions habituelles, le pari de Paris 2024 est de conserver la tradition olympique tout en la renouvelant par des choix audacieux, en ajoutant des sports résolument tournés vers la jeunesse et répondant à de nouvelles façons de vivre le sport.

    Ces sports à la fois athlétiques et créatifs sont des moyens d’expression et des styles de vie, qui se pratiquent hors des stades traditionnels, en ville comme dans la nature, et se partagent sur les réseaux sociaux.

    Si un vent de fraîcheur et d’inclusivité avait pu prendre corps pendant les Jeux olympiques de Tokyo, c’est aussi parce qu’il y a eu de petits changements au sein même de l’institution. Début 2021, le CIO avait légèrement modifié sa charte en autorisant les athlètes à évoquer des opinions sociétales et politiques lorsqu’ils échangent avec les médias avant et après, même si cela reste proscrit pendant les épreuves, lors des hymnes et des médailles, et lors des cérémonies. À ce sujet, le CIO reste tatillon. Rappelons qu’il avait ouvert durant les Jeux de Tokyo une enquête sur l’initiative de la vice-championne olympique américaine de lancer de poids, Raven Saunders, qui a croisé les bras en l’air sur le podium. Un signe de soutien qu’elle a voulu inspirant pour « des petites filles, des petits garçons, des personnes LGBT, des personnes qui ont combattu la dépression… Beaucoup de gens qui ont un jour eu envie d’abandonner. Cette victoire n’est pas qu’à propos de moi ». Le CIO, en 2021, ne l’a pas vu ainsi, mais a tout de même suspendu son enquête devant la pression. Bien hâte de voir comment (et combien) le CIO aura évolué depuis.

    INFOS | JEUX OLYMPIQUES DE PARIS 2024 https://www.paris2024.org
    PRIDE HOUSE https://pridehousefrance.com

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LEAVE A REPLY

    Please enter your comment!
    Please enter your name here

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité