Le Conseil fédéral Suisse a pris la décision à l’automne 2023 de rembourser la PrEP à 100%.
Dès le 1er juillet 2024, les pilules «PrEP» qui protègent du VIH, soit le virus du sida seront remboursé par l’assurance maladie du pays. Les travailleurs du sexe et leurs clients, ainsi que les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et qui n’utilisent pas de préservatif systématiquent seront ainsi remboursés s’ils en font la demande. Depuis, en Suisse, c’est la polémique. «Il est inadmissible que les assurés financent des médicaments coûteux», s’est ainsi indigné SantéSuisse, l’organisation qui regroupe les assureurs suisses. Et le sujet s’est invité au parlement à Berne à l’heure des questions au Conseil fédéral.
Le conseiller national Thomas Rechsteiner (a demandé au gouvernement «comment il en était «venu à faire supporter à la collectivité les coûts de rapports sexuels non protégés, alors que les primes d’assurance-maladie sont en forte hausse».
Le Département fédéral de l’Intérieur a d’abord expliqué que la PrEP constituait une «partie importante du programme national de halte au VIH, aux virus de l’hépatite B et C et aux infections sexuellement transmissibles» adopté fin novembre et dont l’objectif est d’éliminer le VIH d’ici 2030.
L’argument des coûts est également balayé : «Le remboursement de la PrEP est rentable», affirme-t-il «Après 5 à 10 ans, la PrEP permettra de réaliser des économies dans l’assurance maladie obligatoire, car il permettra d’éviter les coûts de traitement des infections au VIH», a-t-il calculé. Le traitement complet du VIH est en effet plus coûteux que la PrEP qui ne se compose que d’un médicament dont le cout a grandement diminué depuis son lancement en 1996, sans compter qu’il y a des génériques.
Le Conseil fédéral s’est aussi voulu rassurant pour ceux qui s’inquiéte du fait que la prévention par le préservatif risquait d’en souffrir. «Le préservatif est et reste le moyen de prévention du VIH principal: il est bon marché, n’a pas d’effets secondaires et protège de manière fiable contre le VIH», a-t-il souligné. La PrEP se distribuera dans un cadre étroitement limité. «Seules les personnes présentant un risque d’infection fortement accru y auront accès». La prescription ne sera effectuée que par des médecins qui participent au programme SwissPrEPared. En outre la prescription sera précédée d’un entretien approfondi au cours duquel le praticien informera la personne des mesures de protection optimales pour elle.
La PrEP ? Des comprimés sur ordonnance
La PrEP est l’acronyme de l’anglais «pre-exposure prophylaxis» (prophylaxie pré-exposition). Elle s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH, et consiste à prendre un médicament à titre préventif, afin d’éviter de se contaminer. À l’image de la pilule qu’on avale pour ne pas attraper le paludisme en voyage. La pilule est prescrite par des professionnels de la santé.
Au Québec
Au Québec, les médecins omnipraticien·ne·s et certain·e·s médecins spécialisé·e·s peuvent prescrire la PrEP. Vous pouvez donc en parler à votre médecin de famille. Si vous n’en avez pas ou si vous le préférez, vous pouvez aussi vous adresser à des cliniques de santé sexuelle ou à un SIDEP+ si vous vous trouvez dans la régions de Montréal, de Québec ou la Montérégie.
Les professionnel·le·s de la santé qui offrent le dépistage du VIH et des autres ITSS peuvent aussi vous aiguiller pour obtenir la PrEP. Une fois la prescription en main, vous pourrez obtenir le médicament dans une pharmacie au comptoir des ordonnances.
La PrEP à base de Truvada est couverte par les régimes publics d’assurance médicaments, ainsi que les régimes d’assurance collective. Si vous bénéficiez du régime public d’assurance médicaments (RAMQ), d’une assurance collective (avec votre emploi) ou d’une assurance privée, la PrEP est couverte, mais vous devez payer une partie du coût des médicaments. Sachez que la PrEP à base de Descovy n’est couverte en ce moment par certaines assurances privées seulement.
Dans certaines situations, la PrEP peut être gratuite à 100 % : pour une personne bénéficiant du bien-être social, un étudiant à temp plein de moins de 25 ans résidant chez ses parents, une personne de 65 ans et plus qui a un supplément garanti de revenu au taux de 94% à 100%, ou une personne vivant avec des limitations fonctionnelles, physiques ou mentales.
Pour plus de questions, contacter un professionnel de la santé ou consulter le site du Portail VIH/sida du Québec PORTAIL.