Antoine Bouchard-Côtes aime essayer des choses. En fait, le créateur de contenu montréalais est désormais connu (sur TikTok, Instagram, Facebook…) pour ses séances de dégustation de nourriture réconfortante, de nourriture « normale », voire cheapette. C’est exactement cet amour de partager ses découvertes et ses impressions qui lui aura permis de devenir ambassadeur pour la campagne MADE/NOUS, du Fonds des médias du Canada.
Comment a commencé ton succès sur les réseaux sociaux ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : J’ai commencé sur YouTube en 2012-2013, mais c’était vraiment juste pour moi, je n’avais pas vraiment d’abonné.e.s. Puis, j’ai commencé à publier sur Instagram. J’essayais des choses, puis, au fil des années, je me suis rendu compte que j’aimais quand même ça, donc j’en ai fait de plus en plus. C’est vraiment sur TikTok, en 2020-2021, quand tout le monde a commencé à télécharger cette application, que ça a vraiment fonctionné. Mais je me suis toujours filmé quand j’étais jeune. Ma mère, elle louait la caméra puis je me filmais, je faisais des sketchs, je faisais n’importe quoi. Donc, ça fait quand même longtemps ! Disons que ça fait environ 2 ans et demi que je fais ça à temps plein.
Tu te spécialises dans le « goûtage » de nourriture. Comment as-tu trouvé cette niche ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : Par hasard. À un moment donné, j’ai mangé mon Subway et je me suis filmé. Cette vidéo a été vue par deux millions de personnes en très peu de temps. J’ai continué à faire ça. J’en faisais déjà un peu, mais j’alternais avec d’autres types de vidéo. Mais, en général, j’ai toujours aimé ça goûter des affaires et essayer des trucs, et je pense que les gens aussi aiment ça découvrir ce genre d’affaire-là. À chaque fois que je publiais des vidéos plus reliées à la nourriture ou à ce que je mange, il y avait beaucoup, beaucoup de commentaires et je trouvais — et trouve — ça l’fun.
Tu goûtes de la nourriture « normale ». Te mets-tu une pression afin d’être le plus authentique ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : Quand je mets une caméra, je fais un peu plus une performance, mais ce que je montre, je ne me force pas à le faire. Quand je fais mon assiette de crudités, je fais tout le temps mes assiettes de même, depuis que j’ai genre huit ans. Je me forcerais si c’était de la cuisine moléculaire ou de manger au resto à chaque deux jours.
Subis-tu de l’homophobie en ligne ?
Oui, quand même. Pas tant que ça, mais, oui, il y aura toujours deux ou trois commentaires par semaine. Je suis quand même chanceux, je touche du bois, parce qu’il y en a pour qui c’est pire. On me dit : « Osti de tapette » ou « On sait pas si tu es une fille ou un gars ». À ce moment-là, je supprime le commentaire pis that’s it. J’ai quand même 35 ans, donc j’ai quand même ma carapace depuis que je suis très jeune ! Mais je pense surtout aux plus jeunes que, s’ils se font traiter de trucs comme ça, c’est plus difficile à gérer. Personnellement, ça ne m’affecte pas vraiment.
Dans les médias, te sens-tu représenté, surtout comme personne homosexuelle ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : Très représenté, non. Mais, tsé, un gai dans une série ou dans un film, il y en a quand même, je pense, de plus en plus. Mais c’est ça. Ça va arriver un peu, il va y avoir quelques p’tits rôles et ça va être très caricaturé, un peu cheapette. Je pense à Adam [Deragon], qui est gendrefluid, et je me dis que c’est rare de voir ça, je pense même que c’est pire [comme représentation que les homosexuels]. Des fois, tu as l’impression qu’ils le mettent parce qu’ils doivent le mettre.
Quelle a été ta réaction lorsque tu as été approché pour le programme MADE/NOUS ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : J’étais un peu surpris. Je me disais : « OK… mais mon contenu c’est que je mange des bonbons et je dis des niaiseries. » Je ne présente pas des choses canadiennes. Ce n’est pas quelque chose que je présente à la base. Je pense que c’est justement ça qu’ils voulaient. Ils voulaient plus la personnalité, le comment je fais mes vidéos. J’étais content, c’est l’fun.
Est-ce dur de partager sa vie sur les réseaux sociaux ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : Les gens ont des attentes. Je ne publie pas pendant deux jours et ils m’écrivent « Antoine, est-ce que ça va ? » C’est beau, je peux-tu avoir un break ? Des fois, c’est too much. Karl Hardy m’a écrit : « Antoine, moi j’ai arrêté de tout montrer. Je ne montre plus rien, parce que c’est rendu too much. » Donc, il montre juste ses choses vraiment professionnelles. Il dit : « Je ne montre même plus mon chat, parce que quand je montre mon chat, les gens, ils me disent quoi faire. » C’est gossant quand tu as plein de messages et que tes messages ce n’est que ça.
Avec tes vidéos de nourriture, sens-tu que tu remplis un besoin au Québec ?
ANTOINE BOUCHARD-CÔTES : Je vais dire non, parce que je ne suis pas le premier à faire ça. Au Québec, il y a toujours eu du monde — comme, avant, sur YouTube — qui faisait ce genre de vidéo-là. Ce n’était pas fait de la même façon parce que le format n’est pas pareil. Mais même sur TikTok, il y en a plein qui testent des affaires. Je n’ai rien inventé. Je pense vraiment juste que c’est de la façon que je le fais. Moi, j’aime ça dire de la marde. Je dis tout le temps de la marde, je dis tout le temps des niaiseries, je dis tout le temps ce que je pense. Je pense que c’est cet ajout-là qui fait que le monde aime ça et que c’est drôle.
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Très bon flash pour Antoine. Merci