On le sait et ce n’est pas sorcier, plusieurs secteurs ont été lourdement touchés par la pandémie de COVID-19 et ses conséquences sur l’économie. On n’a qu’à penser à la restauration qui peine encore à s’en relever. Mais il y a aussi le domaine de la culture et des arts en général qui a énormément souffert lorsque, en mars 2020, tout a été fermé du jour au lendemain. De nombreuses personnes ont quitté leur emploi pour aller là où la demande était forte. Résultat : beaucoup d’expertise et d’expérience ont été perdues.
La campagne « Culture et moi », pilotée par Compétence culture avec le financier du gouvernement du Québec et en partenariat avec SYNTHÈSE et l’Association des écoles supérieures d’art du Québec (ADÉSAQ) vise à valoriser les divers et nombreux métiers de la culture.
Pour sa deuxième phase, « Culture et moi » présente « des métiers d’avenir » en forte tension de recrutement. Comment ? Avec des contenus vidéos produits par Urbania et diffusés sur YouTube, TikTok, Méta, etc. Destinée aux personnes résidant au Québec, avec un ciblage auprès des jeunes en âge de faire des choix de carrière, la campagne présente plus de 20 métiers intéressants et en demande. En plus des capsules et vidéos, il y aura un déploiement publicitaire dans les réseaux de transport du Québec, sur les radios étudiantes, les lieux universitaires, dans les grands quotidiens, etc. « Le message est simple : le secteur culturel recrute dans différents types de métiers, manuels ou techniques, mais tous passionnants ! Travailler dans les arts et la culture, c’est participer au rayonnement mondial de notre province ! », indique Yoan Leviel, chargé de communication de Compétence culture (le Comité sectoriel de main-d’œuvre en culture qui dirige cette campagne).

Le milieu culturel n’est, malheureusement, pas assez connu. Oui, il y a le théâtre, le cinéma, les spectacles, les festivals, etc., mais on ne visualise pas bien l’ensemble de tous les domaines qui animent le secteur culturel, en pleine mutation en ce moment. Pour produire un film, une performance ou une œuvre, cela nécessite une grande variété de métiers dont certains sont présentés dans la campagne : Ivan le forgeron, Éric le directeur technique, Noémie l’agente d’artiste, Ricardo l’adjoint administratif ou bien Viriya la responsable du marketing numérique. « On a perdu beaucoup d’employés durant la pandémie. Par exemple, ceux qui faisaient les décors de théâtre ou de cinéma ont été travailler dans la construction, la rénovation, etc., lorsque tout a fermé. Maintenant, on aimerait inverser la vapeur et faire découvrir les possibilités créatives que les personnes de la construction pourraient allier à leurs compétences techniques. Construire un décor, c’est participer à une œuvre, c’est travailler avec du monde flyé », explique Yoan Leviel.
« Pendant la pandémie, plus de 23 000 personnes ont quitté le secteur culturel et le numérique transforme certains métiers traditionnels et en fait émerger de nouveau. Cela explique en partie le fait que la majorité des sous-secteurs culturels font face à une plus forte pénurie de main-d’œuvre qu’avant 2020. La compétition entre les industries culturelles reste notamment féroce pour certains corps de métiers comme ceux des technicien.ne.s de scène. Théo, protagoniste de la campagne présente le métier de technicien en éclairage chez Solotech. Il n’a que 24 ans, mais se voit déjà confier plusieurs responsabilités avec moins de 4 ans d’expérience! Ce métier est présenté dans l’une des nouvelles capsules de la campagne « Culture et moi » et s’intéressera également aux spécialistes de la donnée et de la philanthropie, ainsi qu’aux expert(e)s de la capture du mouvement et de la réalité virtuelle.», peut-on lire dans le communiqué de presse de cette campagne.

« Avec cette campagne, on désire soulever la fierté des personnes qui occupent ces métiers et susciter des choix de carrières vers le secteur culturel […] La campagne est hébergée sur le site Cultive.ca. Il s’agit du site qui regroupe l’ensemble des offres d’emplois et de formation continue en culture au Québec ! », affirme Yoan Leviel. On peut travailler en culture sans y avoir étudié ! Par exemple, une personne passionnée par la danse, mais qui étudie en droit n’est pas obligée de pratiquer son expertise dans un secteur traditionnel et parfois routinier. « On peut relier ses passions : devenir avocat.e et trouver un emploi dans le secteur culturel où l’on cherche, justement, des candidat.e.s avec des compétences juridiques. C’est du droit, oui, mais dans le secteur culturel et artistique, cela peut être plus créatif », précise Yoan Leviel. Bien évidemment, cette campagne (qui se déploie de janvier à mars prochains) se veut des plus inclusives et s’adresse aux gens des communautés 2SLGBTQ+, d’où cette parution dans Fugues et sur Fugues.com. « Nous sommes très sensibles à la diversité et à inclure les jeunes des communautés 2SLGBTQ+ dans cette campagne, dit Yoan Leviel. Nous voulons les sensibiliser à la richesse des métiers en culture, les attirer et qu’ils se sentent interpellés par le milieu culturel. »
« La nouvelle génération veut travailler, elle veut gagner de l’argent, mais elle veut aussi que ce soit créatif, que cela reflète ses valeurs, que cela définisse qui elle est, poursuit Yoan Leviel. Donc, on veut présenter les atouts du secteur culturel, donner envie de travailler en culture, c’est l’objectif de cette campagne. Alors, rendez-vous sur Culture-et-moi.ca ! […] »
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