Jeudi, 3 octobre 2024
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    Francis Choinière et Sam Champagne, vive les mariés !

    À l’automne 2017, les regards de Sam Champagne et de Francis Choinière se sont croisés lors d’une audition pour la chorale de l’Université McGill. Leur amour est né quelques semaines plus tard dans un contexte que ne renieraient pas les créateurs de la série Heartstopper. Et voilà que le 7 octobre 2023, le chanteur classique a uni sa destinée à celle du compositeur et chef d’orchestre, dans le jardin du Ritz-Carlton, avant de célébrer avec leurs proches à la Maison symphonique.

    Racontez-nous votre première rencontre.
    Sam : Nous étudions tous les deux en musique à McGill. Moi, en chant classique. Francis en composition. Nous nous sommes rencontrés à l’audition de groupe de la chorale. J’ai remarqué qu’il me regardait et je le trouvais vraiment beau ! Je voulais le connaître un peu plus. Personne ne savait s’il était gai. Moi, j’étais out, mais lui, c’était un mystère. Pendant quelques semaines, on se croisait, on se textait, je le retrouvais dans les corridors pour discuter, par hasard… (Rires.) Un jour, la chorale est allée en tournée à Toronto. En vue du séjour à l’hôtel, il fallait choisir son camarade de chambre. Francis m’a alors texté pour me demander si je pouvais partager une chambre avec lui. Je me suis dit : « Okkkkk, j’ai compris. »

    Pourquoi la magie a-t-elle opéré ?
    Francis : On cherchait quelque chose de sérieux tous les deux. Comme je n’étais pas encore out, je me disais que si j’allais en parler, ce serait pour quelque chose de sérieux et non pour une histoire d’un soir.

    Sam : J’étais dans une relation avant d’aller à McGill, la longue distance n’a pas fonctionné et je n’avais pas envie de me lancer dans un rebound, mais plutôt dans quelque chose de durable. Les étoiles se sont alignées et on s’est trouvés. Nos valeurs sont pareilles. On est vraiment chanceux.
    Francis : On a quand même fait les choses en accéléré, car on a déménagé ensemble une semaine plus tard.

    Sam : On est les lesbiennes des gais ! (Rires.) Ça fait plus que six ans qu’on vit ensemble à 100 %.

    Sam, pourquoi es-tu tombé amoureux de Francis ?
    Sam : À l’université, Francis était toujours le meilleur dans la classe, presque un élève prodigue. Je le trouvais beau et toujours bien habillé. Ça, c’étaient les choses à la surface. Quand on a commencé la relation, les choses plus profondes ont émergé. J’ai compris à quel point il est sensible. Je ne pense pas qu’il le montre souvent. J’aime pouvoir creuser et découvrir un océan de profondeur sous la surface. Il cache beaucoup de sa beauté. Il est complètement différent avec moi. Il est super drôle, il fait plein de blagues et il ne montre jamais ce côté-là de lui-même. Comme il est chef d’orchestre, il est toujours sérieux et en contrôle.

    Francis, qu’est-ce qui t’a fait craquer pour Sam ?
    Francis : La première connexion, c’est toujours au premier regard. Je le trouvais beau. Mais au-delà de ça, c’était spécial pour moi, parce que c’était l’une des premières fois qu’un homme gai qui m’intéressait me donnait de l’attention. Après, j’ai découvert qu’on avait beaucoup de choses en commun. Il est très talentueux et très extraverti, ce qui est différent de moi. J’avais besoin de quelqu’un qui allait me sortir de ma coquille. On se complète bien.

    À quel point la passion pour la musique classique contribue-t-elle à votre complicité amoureuse ?
    Francis : On travaille toujours ensemble. C’est unique de vivre ça. Généralement, les couples sont composés de personnes avec des métiers et des backgrounds complètement différents. Je crois que comme artistes, ça nous a aidés. On connaît les exigences, le stress d’être sur scène, les nombreux rejets dans notre métier, les hauts et les bas très émotifs dans l’industrie. Ça nous permet de mieux se comprendre. On est aussi sur le même horaire. On travaille le soir, très rarement le matin. On se voit beaucoup, car on travaille à la maison. On est tout le temps ensemble, sauf quand on a des projets séparés.

    Sam : C’est exactement ce que je voulais : quelqu’un avec qui je pourrais partager ma vie, pas seulement quelqu’un que je retrouverais après le travail pour lui réexpliquer ma journée. Je voulais un mari avec qui partager ma vie complètement. C’est vraiment important pour moi. Ça enrichit ma vie.

    Travailler entre amoureux, c’est comment ?
    Sam : Évidemment, il y a une hiérarchie qui fait en sorte que les choses roulent bien dans un milieu musical. Je respecte ça. Je n’aime pas les histoires de diva qui transforme un projet en horreur pour tout le monde. Cela dit, ça reste un travail d’équipe. Ce n’est pas un maître et ses servants. C’est une dynamique de travail en collaboration que j’aime beaucoup, mais je comprends que ça fonctionne mieux quand chacun joue son rôle, le comprend et y trouve sa valeur. Francis ne pourrait pas faire ce qu’il fait sans moi et vice versa. Il faut connaître les forces et les faiblesses de l’autre, en laissant à l’autre ses moments pour briller.

    Francis : On a dû apprendre à naviguer à travers ça. Au début, il y avait de petites frictions. C’est normal. Comme chef, je ne veux pas démontrer du favoritisme. Parfois, je fais exprès d’être plus dur envers Sam. Étant donné qu’on travaille déjà ensemble à la maison, quand on arrive en répétition, ce serait facile de ne rien dire à Sam parce qu’on a déjà travaillé. Donc, je dois être encore plus pointilleux avec lui, sinon, ça donne l’impression que je ne lui dis rien, parce que c’est mon mari.

    Quels sont vos projets futurs ?
    Francis : On veut voyager plus ensemble.

    Sam : Francis veut des chats. J’aimerais des enfants, mais dans au moins 10 ans. On a trop de projets en ce moment et on veut que ça prenne de l’ampleur. On ne voudrait pas avoir des enfants sans leur donner le temps nécessaire.

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