Samedi, 15 février 2025
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    Entre le sénile et le fou : Trump-toi pas d’urne, voisin.e !

    Dans moins d’un an, un nouveau président américain sera élu chez nos voisins du Sud. La question qui tue : est-ce que les Américains sont prêts à élire une femme ? J’en doute. Ainsi, faut-il se faire une raison. Entre le sénile et le fou, les choix ne sont pas glorieux…

    Je ne fais pas de discrimination ni d’âgisme, je ne fais qu’énoncer des faits. Le président démocrate sortant, Joe Biden, et son prédécesseur républicain, Donald Trump, sont tous deux dans la course et on avance vers le même scénario déjà vu, réchauffé, ennuyant, mais aussi triste et alarmant. Parmi les autres candidats aux primaires, du côté démocrate, figuraient ceux qui ont abandonné la course, soit l’homme de 70 ans Robert F. Kennedy Jr. et l’écrivaine de 71 ans Marianne Williamson (la coach spirituelle en vogue des années 80 qui parviendra à rassembler 1 million de dollars pour aider les malades du sida, mais qui sera accusée lors de sa campagne d’être anti-médecine et anti-science étant donné sa déclaration « la maladie est une illusion » dans son livre A Return to Love). Puis, côté républicain, Nikki Haley est la seule qui se tient debout devant Trump et qui n’a pas encore brandi son drapeau blanc (au moment d’écrire ces lignes). Wow, une femme en lice !

    Oui, mais… Si Nikki Haley est l’unique rivale de droite qui se bat contre Trump, les sondages défavorables et les misogynes dans son État natal de Caroline du Sud favorisent l’ex-président comme gagnant à la primaire républicaine. L’ex-gouverneure de Caroline du Sud de 52 ans, fille d’immigrés indiens et ancienne ambassadrice à l’ONU, critique avec raison l’âge avancé des deux hommes qui cherchent chacun à décrocher un second mandat : le magnat républicain a 77 ans et le président démocrate sortant en a 81 ! Y’ont pas compris le slogan : « liberté 55 » ? Comment peut-on être assoiffé de pouvoir au point de nier ses propres capacités ? Parce que finalement, c’est bel et bien la question ici : l’un a de la difficulté à marcher et est confus et l’autre… Ai-je vraiment besoin d’élaborer ?

    Oui. Au moment d’écrire ces lignes, Joe Biden commet deux « bourdes » en deux semaines. Il a d’abord évoqué une récente conversation avec le président de la France, François Mitterrand, substituant ainsi le président décédé dans les années 90, à l’actuel Emmanuel Macron. Puis, il a également évoqué avoir eu une conversation en 2021 avec l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl, pourtant décédé en 2017, rayant du même coup Angela Merkel de l’histoire. On ne peut plus appeler ça des « bourdes » ou des « confusions », quand vous êtes président des États-Unis et que vous faites allusion à vos récentes conversations avec des dirigeants décédés : on appelle ça de la sénilité, d’où le fait que plusieurs candidats de son propre parti lui demandent de quitter. Enfin, pour tenter de sauver la face, Biden a organisé une conférence de presse à la Maison-Blanche, le 8 février au soir, afin de réfuter les allégations sur la dégradation de ses facultés mentales. Il n’a fait qu’empirer la situation, en désignant le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi comme « le président du Mexique ».

    Et pour Trump, avons-nous vraiment besoin d’élaborer ? Oui. Ce qui m’afflige le plus, c’est qu’il fait l’objet de plusieurs accusations de toutes sortes, dont quatre procès au criminel, dans divers États du pays. Dans le cadre de son procès en Floride, il est accusé d’avoir apporté des documents classifiés dans sa résidence de Mar-a-Lago et d’avoir nui aux efforts des autorités pour les récupérer. À Washington, on l’accuse de conspiration pour avoir tenté de rester en poste après avoir perdu l’élection présidentielle. En Géorgie, le milliardaire fait partie des inculpés pour tentative d’interférence dans les résultats de l’élection présidentielle de 2020 (grosso modo, on l’accuse d’avoir trafiqué sa propre élection… et son CV jusqu’à maintenant semble plus qu’incriminant…). À savoir qu’il a été condamné au civil, en janvier dernier, par un tribunal de New York à verser un dédommagement de 83,3 millions de dollars à l’autrice E. Jean Carroll pour l’avoir diffamée, sur fond d’accusations de viol dans les années 1990. Bien sûr, il fait appel, mais un tribunal a reconnu sa culpabilité (et on se doute qu’il ne s’agit pas de son seul crime, mais c’est le seul à avoir été plaidé et condamné en cour). Comment se fait-il qu’un individu reconnu pour un crime puisse se présenter aux primaires américaines et, pire, aspirer à diriger un pays, sinon l’un des plus influents au monde ? Comment se fait-il qu’on puisse volontairement permettre à un homme, criminel de surcroît (vulgaire et misogyne, disons-le) de devenir porte-étendard d’une nation entière ?

    Vous, si vous faites un méfait, que vous avez un casier judiciaire, vous ne pouvez même pas entrer aux États-Unis pour voyager et vous avez de la misère à vous trouver un p’tit job chez vous. Mais Trump non ? L’argent et l’avidité achètent-ils tout ? C’est là que vous allez me dire que c’est la démocratie ? Bien sûr, mais 1) encore faut-il avoir un choix pertinent et varié pour exercer son vote (comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus d’opposition, ou alors que dès qu’il y en a, elle se fait intimider par le principal intéressé ?); 2) reste à voir si les votes ne sont pas truqués… Bref, c’est comme à la petite école. Quand le grand gars intimidait les plus petits, ces derniers finissaient souvent par se ranger du côté de leur bourreau, pour ne pas subir la force du nombre. Là, rien n’a changé pour le grand gars ; il a juste plus d’expérience et d’argent pour mieux acheter ses victimes, ses intimidateurs et ses partisans.

    Où sont les femmes dans les présidentielles (et la politique) américaines ? Bien qu’elles gravitent autour du pouvoir et de l’argent, elles ne semblent pas être parmi ceux qui s’en mettent plein les poches. Pas bien loin derrière les hommes, présentes pour faire les sales besognes et non pour récolter les honneurs ou prendre les décisions. La vice-présidente Kamala Harris semblerait pourtant toute désignée pour remplacer Joe Biden. Du moins, l’histoire des hommes nous raconte ce récit : sur les 15 vice-présidents qui sont devenus présidents, huit ont succédé à leurs fonctions au décès d’un président, et quatre d’entre eux ont ensuite été élus présidents. D’ailleurs, en un peu plus de 50 ans, Kamala Harris est la première femme à accéder à la vice-présidence… Faudra-t-il encore attendre 50 ans avant qu’une femme accède à la présidence ? Trump-toi pas d’urne, voisin.e, vote pour le changement !

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