Les députés ghanéens ont adopté mercredi une loi pénalisant les pratiques homosexuelles, suscitant de vives craintes au sein de la communauté LGBTQ+ même si plusieurs observateurs estiment que le texte a peu de chances d’entrer en vigueur.
La loi dite « des droits sexuels convenables et des valeurs familiales ghanéennes » doit encore être promulguée par le président ghanéen, Nana Akufo-Addo.
Mais ce dernier quittera le pouvoir en décembre, après deux mandats, et pourrait ne pas vouloir compromettre son image à l’étranger en validant cette loi condamnée par une partie de la communauté internationale et les défenseurs des droits.
Communément appelé « projet de loi anti-gaie », ce texte a été parrainé par une coalition composée de chrétiens, de musulmans et de chefs traditionnels ghanéens, et a bénéficié d’un important soutien des députés.
Selon les dispositions du projet de loi, les personnes impliquées dans des activités homosexuelles sont passibles d’une peine d’emprisonnement allant de six mois à trois ans. En outre, les personnes qui défendent les droits LGBTQ+ pourraient être soumises à des sanctions plus sévères, avec des peines d’emprisonnement potentielles allant de trois à cinq ans.
Ce texte avait été déposé au Parlement en 2021 mais son vote avait toujours été différé.
Au Ghana, pays très religieux à majorité chrétienne, les relations entre personnes de même sexe sont interdites mais il n’y a eu aucun cas de poursuite aux termes de la loi datant de l’ère coloniale. Cependant, les personnes queer (dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne correspond pas aux modèles dominants) y sont régulièrement la cible de discriminations.