Le gouvernement du Canada organise des activités commémoratives à l’étranger pour les vétérans 2ELGBTQI+ afin de commémorer la Première Guerre mondiale, à l’approche du 107e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy. Dès le 6 avril en Belgique, une délégation composée de représentants de Vétérans arc-en-ciel du Canada et de la Purge LGBT – la première délégation de vétérans de ce genre – suivra les traces de Frederick Hardy, qui a été condamné aux travaux forcés en 1916 pour des accusations liées à sa sexualité et est, par la suite, mort au combat, à travers les champs de bataille d’Europe.
Ce moment historique important pour les vétérans de la communauté 2ELGBTQI+ culminera le 9 avril, lorsqu’ils verront le nom de Frederick Hardy sur le Mémorial national du Canada à Vimy et participeront dans la cérémonie annuelle.
Frederick a pris part à la bataille de la cote 70 et a été tué au combat le 15 août 1917. Puisque son corps n’a jamais été retrouvé, son nom est l’un des 11 285 noms gravés sur le Mémorial national du Canada à Vimy en France. Un hommage à tous les Canadiens perdus à la guerre et dont la dernière demeure était alors inconnue.
Le programme de la délégation en Belgique comprendra des visites de sites commémoratifs clés, notamment le Mémorial canadien de Passchendaele, le Mémorial canadien de Saint-Julien et le Mémorial John McCrae. Ils assisteront également à la cérémonie quotidienne de commémoration au Mémorial de la Porte de Menin.
Une fois en France, les membres de la délégation visiteront le Mémorial de la cote 70, où Frederick Hardy est mort en service, ainsi que le Mémorial terre-neuvien à Beaumont-Hamel. La délégation participera ensuite à diverses activités commémoratives au Mémorial national du Canada à Vimy, notamment une visite guidée du centre d’accueil, des tunnels et des tranchées. Tout au long de la mission, des histoires de soldats 2ELGBTQI+ ayant servi pendant la Première Guerre mondiale seront partagées par la délégation.
La ministre des Anciens Combattants et ministre associée de la Défense nationale, Ginette Petitpas Taylor, se joindra à ce programme commémoratif le 6 avril pour une journée complète d’activités en Belgique, avant de retourner au Canada.
Du 3 au 6 avril, la ministre Petitpas Taylor participera à des événements commémoratifs, des réunions bilatérales et des activités au Royaume-Uni et en Belgique. Au Royaume-Uni, la ministre Petitpas Taylor rendra visite à des retraités de Chelsea au Royal Hospital Chelsea, dont un vétéran canadien de la Seconde Guerre mondiale, rencontrera l’honorable Ralph Goodale, Haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et Représentant permanent auprès de l’Organisation maritime internationale, et déposera une couronne au cimetière militaire Shorncliffe. Lors de son séjour en Belgique, la ministre Petitpas Taylor rencontrera des représentants de l’OTAN, dont Irene Fellin, représentante spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité. À l’OTAN, elle rencontrera aussi Alain Gendron, ambassadeur du Canada en Belgique et Ludivine Dedonder, ministre de la Défense de la Belgique.
À PROPOS DE FREDERICK LEE HARDY
Frederick Hardy est né en 1898 à Strathroy, en Ontario. Tout jeune, il a déménagé à Brandon, au Manitoba, avec sa famille. Frederick a travaillé comme ouvrier agricole, puis a intégré la Force expéditionnaire du Canada en juillet 1915. Il a servi avec le 8e Bataillon pendant la Première Guerre mondiale. En juillet 1916, l’unité de Frederick a été retirée des lignes de front pour se remettre des lourds combats en Belgique. Le soir même, un groupe d’officiers supérieurs logés à proximité a découvert Frederick et un autre soldat dans un champ. Ils ont tous deux été arrêtés. Le lendemain, Frederick a été jugé par une cour martiale, accusé d’avoir commis « un acte de grossière indécence avec une autre personne de sexe masculin ». Plusieurs des témoins ont témoigné, les hauts gradés donnant des détails explicites de la scène qu’ils ont vue. À l’époque, cette pratique cruelle et injuste était des plus courantes pour les soldats 2ELGBTQI+. Frederick a été reconnu coupable et condamné à 18 mois de travaux forcés en prison. Il a passé plus de huit mois éreintants en détention avant que sa peine ne soit écourtée. On avait besoin de lui sur le champ de bataille, car le Corps canadien avait subi de lourdes pertes lors de la bataille de la crête de Vimy en avril 1917 et avait besoin d’un plus grand nombre de soldats. Frederick a pris part à la bataille de la cote 70 et a été tué au combat le 15 août 1917. Puisque son corps n’a jamais été retrouvé, son nom est l’un des 11 285 noms gravés sur le Mémorial national du Canada à Vimy en France. Un hommage à tous les Canadiens perdus à la guerre et dont la dernière demeure était alors inconnue. Sa sœur Helen a donné son prénom à son premier-né en son honneur.
SOURCES :
Soldat Frederick Lea Hardy – Mémorial virtuel de guerre du Canada
Victoria News – Punishment of First World War soldiers for sexual orientation detailed in new study (disponible en anglais seulement)
Personnes queer pendant la Première Guerre: Des récits sortis de l’ombre