Le jeudi 4 avril, le Conseil des droits humains des Nations Unies a adopté à Genève une première résolution condamnant les discriminations et violences régulièrement subies par les personnes intersexes.
Le texte dénonce aussi les interventions médicales «inutiles» qui leur sont infligées à la naissance et dans l’enfance, soulignant les risques ou la possibilité de les différer.
Fin 2023, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme avait déjà recommandé l’interdiction de ces pratiques préjudiciables. Le Conseil préconise d’ailleurs la rédaction d’un rapport mondial détaillé, afin de déconstruire les mythes et clichés, et veiller à ce que ces enfants puissent grandir et prendre leurs propres décisions en toute liberté.
Selon les experts cités, jusqu’à 1,7 % de la population mondiale naît avec des caractéristiques intersexuelles, c’est-à-dire qui ne correspondent pas aux définitions classiques du masculin et du féminin.
Porté par la Finlande, l’Afrique du Sud, le Chili et l’Australie, cette résolution, qualifiée d’«historique», a été approuvé par 24 voix (dont celle du Canada), tandis que 23 membres se sont abstenus. Aucun État n’a voté contre mais la moitié, dont de nombreux pays arabes et africains, ont exprimé des réserves, notamment sur les définitions utilisées ou parce qu’ils estimaient que le Conseil n’était pas l’instance appropriée pour aborder ces questions.
Le terme « intersexuation » est un terme générique utilisé pour couvrir un vaste groupe de personnes dont les caractéristiques sexuelles ne correspondent pas aux « normes » typiques et binaires masculines ou féminines. Ces caractéristiques peuvent concerner des caractéristiques sexuelles primaires telles que les organes génitaux internes ou externes, les systèmes reproductifs, les niveaux d’hormones et les chromosomes sexuels ; ou des caractéristiques sexuelles secondaires qui apparaissent à la puberté.