Orgies, machinations, jeux de pouvoir, trahisons, meurtres et lutte des classes sont au cœur de cette minisérie relatant l’histoire véridique d’une entreprise de séduction orchestrée par Mary Villiers et son fils George afin d’occuper la première place dans le lit du roi Jacques Ier et ainsi d’accéder au pouvoir. Le résultat est à la fois spectaculaire et jouissif !
L’action se déroule au 17e siècle, alors que Mary (époustouflante Julianne Moore), enfin débarrassée d’un époux acariâtre, met en branle un plan afin de faire de son second fils, George (Nicholas Galitzine, dégoulinant de sensualité et de naïveté), une arme massive de séduction. Celui-ci est doté d’un visage et d’un corps à faire damner les saints et, comme elle l’énonce bien, si elle était un homme et doté de tels attributs, il y a longtemps qu’elle aurait conquis la planète. George est donc envoyé en France afin de faire de lui un véritable gentilhomme : escrime, danse, maîtrise du français et baise sont au menu. La fornication est en effet partie intégrante du curriculum du parfait gentleman et il n’existe que deux accès à sa chambre, dont chacun traverse un véritable baisodrome. Alors même qu’il lorgnait depuis toujours les garçons d’étable, ce sera alors pour lui l’occasion de découvrir les amours masculines et de s’affranchir des normes sociales.
Après tout, l’intérêt des règles est de savoir comment les briser ! Basée sur l’ouvrage biographique de Benjamin Woolley, The King’s Assassin, la série regorge de conspirations, de corps ruisselants et de répliques assassines. Bien que se déroulant au 17e siècle, la minisérie fait le choix audacieux, mais tout à fait approprié, d’utiliser une langue populaire contemporaine, ce qui permet d’éviter le vernis du langage « noble » propre aux productions historiques. Il faut souligner la performance de Julianne Moore, délicieuse de perfidie et de cynisme, dont chacun des échanges constitue un moment jubilatoire et quasi iconique. La série met également en scène une liaison entre celle-ci et Mary (Niamh Algar), une tenancière de bordel, qui reconnaît en elle une âme sœur.
Difficile également de ne pas mentionner l’outrecuidant roi Jacques 1er (Tony Curran) qui se déplace toujours avec un équipage de courtisans bien monté qui se disputent ses faveurs. On s’en doute, George aura fort à faire pour monter en grade et maintenir sa position. Il parviendra cependant à ses fins puisqu’il sera éventuellement nommé premier duc de Buckingham après avoir séduit chaque homme ou femme qui se dresse sur son chemin. Impossible de résister aux délices des tromperies ainsi qu’à une débauche des sens et de la chair, qui n’est pas sans évoquer le roman de Choderlos de Lacos Les liaisons dangereuses. Un pur délice en comparaison duquel les débordements des Borgia
semblent faire figure d’un album de Martine à la plage.
INFOS | Les sept épisodes de Mary and George sont disponibles, en anglais, sur Starz, via Crave ou PrimeTV.