Bien que LGBT et LGBT+ sont les acronymes les plus souvent utilisés en Amérique du Nord, au Canada et au Québec, l’acronyme 2ELGBTQIA+ fait son bout de chemin et est de plus en plus utilisé par les ministères, certains regroupements d’étudiant.e.s, d’employé.e.s, syndicats, groupes communautaires et grandes entreprises pour inclure l’ensemble des personnes issues de la diversité des identités sexuelles et de genre.
À la demande de lecteurs et de lectrices, nous avons donc pensé expliquer la signification qui évolue sous chacune des lettres de cet acronyme signifiant bispirituel (2E, de deux- esprits), lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, queer, intersexe et asexuel. Gardons en tête que lorsque l’on évoque l’identité des autres, il est important de respecter les mots qu’ils utilisent pour se décrire et d’éviter de faire des suppositions. L’orientation sexuelle est déterminée par l’auto-identification et l’attraction (ou le manque d’attraction) ; elle n’est pas déterminée par le fait d’avoir ou non un partenaire ni par le genre ou l’orientation sexuelle de ce dernier.
Bispirituel.le |
Parfois abregé en 2E (pour deux-esprits), ce terme général utilisé par certaines personnes autochtones de l’île de la Tortue (Amérique du Nord) englobe l’identité sexuelle, de genre et/ou spirituelle. Ce terme ne devrait pas être utilisé par des personnes qui ne sont pas autochtones et ne devrait être utilisé pour décrire une personne autochtone que si elle l’utilise pour se décrire elle-même. On place de plus en plus souvent la bispiritualité au début de l’acronyme pour refléter le fait que les peuples autochtones ont été les premières communautés à reconnaiître et à respecter la diversité des genres et des sexualités sur cette terre.
Lesbienne |
Généralement, les femmes qui éprouvent une expérience d’attraction romantique et/ou sexuelle envers d’autres femmes. Cependant, la définition ci-dessus repose sur un genre binaire rigide qui exclut les personnes qui ne s’identifient pas comme des femmes (par exemple, les lesbiennes non binaires ou les lesbiennes à genre fluide). Une définition de lesbienne, plus inclusive, mais néanmoins controversée (pour certaines lesbiennes) est utilisée depuis quelques années : celle d’un non-homme attiré exclusivement par des non-hommes.
Gai |
Personne sexuellement ou romantiquement attirée par des personnes du même genre. Bien que ce terme fasse le plus souvent référence aux hommes qui éprouvent de l’attraction pour les hommes, des personnes ayant d’autres identités de genre — lesbiennes, trans et autres — l’utilisent aussi également pour se décrire.
Bisexuel.le |
Souvent abrégé en bi, personne qui éprouve une expérience d’attraction sexuelle ou romantique (biromantique) pour des personnes de plus d’un genre. Le terme « bi » fait généralement référence à des genres similaires et différents du sien. Bi+ est souvent utilisé pour inclure d’autres identités, y compris pansexuelle, fluide et queer.
Transgenre |
Souvent abrégé en trans, terme qui désigne une personne dont l’identité de genre ne correspond pas néssairement au sexe qui lui a été assigné à la naissance. Le préfixe trans découle d’une préposition latine signifiant « d’un côté différent de ». D’autres personnes qui transcendent les attentes sociales autour de l’identité et de l’expression de genre, entre autres les personnes androgynes, non binaires et ayant une diversité de genre, peuvent utiliser le terme trans comme terme général, mais ce n’est pas le cas de tous. Il est important de respecter les termes que les personnes utilisent pour se décrire. Et rappelons que l’identité de genre trans est indépendante de l’orientation sexuelle.
Queer |
Terme général parapluie désignant une grande variété de personnes à travers une gamme d’identités de genre et d’orientations sexuelles. Ce terme a été détourné de l’usage péjoratif qu’il avait au départ.
Intersexe |
Terme désignant les personnes nées avec des caractéristiques sexuelles associées médicalement aux corps masculin et féminin. Ces caractéristiques comprennent des variations des hormones, des chromosomes et des organes génitaux internes et externes, ainsi que toute combinaison de caractéristiques sexuelles primaires ou secondaires. L’intersexualité fait référence au sexe biologique et se distingue de l’identité de genre.
Le signe + |
Le + inclut une variété d’expressions de genre et d’orientations sexuelles et romantiques, y compris agenre, non binaire, aromantique, pansexuel et beaucoup d’autres.
À propos du spectre de l’asexualité
Parfois abrégé en ace (pour les anglophones), asexuel est un individu qui n’éprouve pas d’attraction sexuelle. Les personnes asexuelles peuvent ou non éprouver des formes d’attraction romantique, esthétique ou sensuelle et peuvent également utiliser des termes tels que lesbienne, gai, bi, pan, queer, straight, etc. En tant que terme général, l’asexualité englobe les personnes qui n’éprouvent de l’attraction sexuelle que dans certaines circonstances. Les personnes demisexuelles, par exemple, n’éprouvent une expérience d’attraction sexuelle qu’après avoir formé un lien émotionnel ou romantique fort avec quelqu’un. Par conséquent, l’asexualité est souvent considérée comme un spectre qui englobe plusieurs identités, dont l’aceflux, la demisexualité et l’asexualité grise, entre autres. L’asexualité n’est pas la même chose que l’abstinence ou le célibat, qui sont des termes faisant référence à un comportement plutôt qu’à une attraction. Les personnes asexuelles peuvent avoir des partenaires et adopter toute une série de comportements sexuels sans porter atteinte à leur identité. Les personnes qui éprouvent une attraction sexuelle et ne se considèrent pas comme asexuelles sont qualifiées d’allosexuelles, un terme qui définit simplement la capacité d’éprouver une attirance sexuelle envers d’autres personnes.
Le vocabulaire qui entoure les communautés LGBTQ2+ est en constante évolution. Ne pas le reconnaître c’est simplement être déconnecté de la réalité des générations qui probablement vous suivent (en âge). Le terme gai n’est pas inclusif. Il l’a peut-être été un temps, mais ça fait très longtemps… qu’il ne l’est plus. Déjà, quand j’ai fait mon coming out à la fin des années 1990, on parlait des communauté LGBT… et ont commençait à parler des queers… Qui suis-je ou qui êtes-vous pour prétendre que nos communautés n’auraient pas évoluées au fil des ans??
A-t-on fini de rajouter des lettres à cet acronyme ?
C’en devient ridicule ! Du coup, ajoutons donc autan de nouvelles couleurs au drapeau arc-en-ciel qu’il y a de lettres… ça va ressembler drôlement plus une palette de couleurs de Sico que d’un drapeau.
Je suis un homme gai et je ne me reconnais pas, et surtout, ne m’identifie plus à ce ramassis de personnes aux xièmes genres d’identités et d’orientations. Et pourquoi faudrait-il tous nous identifier sous une même bannière ?
En cette semaine de célébrations, autrefois nommée à juste titre la Fierté Gaie, nous avions ce sentiment d’appartenance qui peu à peu s’est dissipé sur ce terme élargi pour hypothétiquement devenir plus inclusif… Le premier mot qui me vient à l’esprit est pourtant “division”.
Réal Veilleux