Samedi, 7 septembre 2024
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    France Joli, légende du disco, en tête d’affiche du Mundo Disko à Fierté Montréal

    La légende du disco France Joli a explosé sur la scène musicale internationale en 1979, à l’âge de 16 ans, avec son hit mondial Come to Me. La Montréalaise a connu un « succès immédiat » en juillet 1979 lorsqu’elle s’est produite au légendaire concert Beach ’79 à Fire Island. Parmi les participants figuraient tout le monde, de Calvin Klein au copropriétaire du Studio 54, Steve Rubell.

    Joli a chanté sa chanson signature Come to Me qui s’est classée n°15 sur le Billboard Hot 100, puis n°1 sur le palmarès disco. À ce jour, la chanson est connue comme « le classique ultime des T-dance de Fire Island ».

    France Joli s’est produite lors de centaines d’événements de la Fierté à travers le monde, mais se produira pour la première fois dans sa ville natale, Pride, lors du concert Mundo Disko au Festival Fierté Montréal le 10 août. France et moi nous sommes récemment assis pour une séance de questions-réponses.

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    Tu n’avais que 12 ans en 1975 lorsque tu as signé avec ton premier gérant, le légendaire Lee Gagnon qui vit aujourd’hui à New York.

    France Joli : Lee Gagnon était une merveilleuse figure paternelle puisque mon père n’était pas très présent dans ma vie. Il m’a appris les bonnes manières, comment marcher avec des talons hauts, comment me présenter en public. Il m’a également donné une direction musicale. Il m’a fait suivre des cours de chant et de piano. Il m’a amené en studio où j’ai fait quelques publicités et j’ai beaucoup appris. Il n’a pas seulement fait des choses extraordinaires pour ma carrière, il a fait des choses extraordinaires pour moi en tant qu’être humain. C’était un mentor, toujours respectueux et tellement gentleman.

    Tu as ensuite auditionné pour le légendaire producteur de disques Tony Green à l’âge de 15 ans. Tu as chanté Evergreen de Barbara Streisand et Hopelessly Devoted To You d’Olivia Newton-John…

    France Joli : Autant Lee Gagnon était un mentor et une figure paternelle, ma carrière n’allait nulle part, alors ma mère a mis fin au contrat de direction. Un an plus tard, j’ai auditionné en anglais pour Trans-Canada Records où Yves Martin a dit qu’il connaissait exactement la bonne personne pour moi – et c’est ainsi que j’ai auditionné pour Tony Green

    Ton succès n°1, Come To Me — un classique du disco — a été enregistrée en novembre 1978, écrite pour toi par Tony Green le lendemain de ton audition pour lui.

    France Joli : J’étais très jeune. Mais nous savions dès le début que c’était une excellente chanson car lorsque nous l’avons enregistrée en studio, il y avait beaucoup de buzz dans l’industrie. Tous les musiciens disaient : « Vous avez un disque à succès là. » Mais je ne m’attendais pas vraiment à avoir un tel succès, donc entendre ma chanson diffusée sur toutes les stations de radio était assez surréaliste. Le rêve est devenu de plus en plus réel au fil des semaines et des mois.

    À 16 ans, tu as fait tes débuts en direct avec Come to Me lors de l’emblématique concert-bénéfice Beach ’79 à Fire Island.

    France Joli : Ça a changé ma vie. C’était ma première représentation américaine. J’ai chanté pour 5 000 gais et lesbiennes. C’était ma première rencontre avec la communauté gaie et j’ai été chaudement été accueilli par tant de gens. C’était une nuit parfaite. Je suis arrivé à 1h45 du matin, il y avait la pleine lune sur la plage. Même si la chanson n’était pas encore sortie, ils l’avaient entendue dans les clubs. Alors les gens criaient comme si c’était le plus gros hit de l’été ! C’était comme un rêve. Et en voyant ces personnes si libres, c’est à ce moment-là que j’ai commencé à défendre la communauté gaie. 

    Aujourd’hui, Come to Me est connu comme LE classique des T-dances de Fire Island…

    France Joli : Cela me fait me sentir spéciale. Chaque année, quelqu’un m’appelle de Fire Island pour faire un spectacle, et parfois nous pouvons y arriver. Je suis retourné à Fire Island de très nombreuses fois au fil des ans, mais j’ai été vraiment touché lorsqu’ils m’ont invité à revenir pour célébrer le 40e anniversaire en 2019. C’était aussi doux-amer car beaucoup de gars manquaient à l’appel. Beaucoup de mes amis sont morts du sida. Je suis sur le point de pleurer maintenant. (France fait une pause.) C’était comme perdre mes fondations. Donc revenir était aussi très émouvant. Mais du côté positif, c’était magique. Et ce sera toujours magique à chaque fois que je mettrai le pied sur cette île.

    La renommée a également eu des conséquences physiques et émotionnelles pour toi…

    France Joli : Oui, j’ai un trouble alimentaire qui est sous contrôle en ce moment. Cela a commencé quand j’avais 12 ans, lorsque les gens du secteur m’ont dit que je devais perdre 10 livres à cause des caméras et de la télévision. J’étais boulimique et anorexique quand j’étais plus jeune. Cela m’a presque détruite. Aujourd’hui, je suis en surpoids de 70 livres. Il est plus difficile de perdre du poids quand on est plus âgé. Mais j’en ai fini d’être submergé par ça. Je mange mieux aujourd’hui et je prends un jour à la fois.

    Le Lime Light, la discothèque emblématique de Montréal, était un lieu de rencontre populaire pour des célébrités en visite comme Alice Cooper, Rick James, Freddie Mercury, Kraftwerk, Elton John, David Bowie et Iggy Pop. Les artistes du club comprenaient Gloria Gaynor, Grace Jones, Donna Summer, The Trammps, James Brown. Toi-même, tu as fait la une du Lime Light à plusieurs reprises.

    France Joli : C’était LE club où il fallait être. Je me souviens d’une performance en particulier, en 1981. Mon single Gonna Get Over You grimpait dans les charts, et le Lime Light était tellement rempli qu’il y avait des gens au-dessus des enceintes et suspendus au plafond ! Il y avait tellement de monde que les pompiers sont venus. C’était surréaliste. Et quel public ! 

    Montréal était la deuxième ville du disco, le DJ house de Lime Light, Robert Ouimet, était connu comme « le parrain du disco de Montréal » et tu étais la reine du disco de Montréal. Est-ce que toi et Robert vous êtes rencontrés ?

    France Joli : Étant si jeune, je ne fréquentais pas beaucoup les clubs. J’ai rencontré Robert mais nous n’avons jamais vraiment eu l’occasion de créer des liens. C’était un talent phénoménal. 

    Robert m’a dit qu’il préférait le Lime Light au Studio 54. Tu as été plusieurs fois au Studio 54.

    France Joli : La culture française faisait partie du Lime Light à Montréal, ce qu’on n’avait pas au Studio 54, bien sûr. Mais il y avait des méga-stars au Studio 54 tous les soirs. On avait qu’à tourner la tête et on voyait Brooke Shields, Donna Summer et Michael Jackson. Le Studio 54 était si grand et la drogue à l’époque était partout. C’était un peu effrayant et j’ai trouvé que performer au Studio 54 était très intimidant.

    Pourquoi le disco est-il toujours important, selon toi ?

    France Joli : C’est une musique joyeuse qui est venue symboliser la liberté. Tout le monde – pas seulement la communauté gaie – s’est évadé en dansant sur la piste de danse. Je crois que c’est pour cela que le disco reste si populaire aujourd’hui. Je pense aussi que l’une des raisons pour lesquelles le disco était si controversé est que la communauté LGBTQ l’a rendu populaire et que beaucoup de gens étaient mécontents qu’il devienne la bande originale de la libération gay. 

    Que signifie la Fierté pour toi?

    France Joli : La fierté est synonyme de liberté, d’acceptation et d’égalité. C’est une journée de commémoration, de protestation et de célébration. Nous avons parcouru un long chemin, mais il existe encore beaucoup de discrimination à l’égard des personnes LGBTQ dans le monde. C’est important pour moi de faire partie de la solution, d’aider à impliquer davantage de personnes parce que je suis tombée amoureuse de la communauté LGBTQ. Ils sont ma famille. C’est un privilège pour moi de me produire lors des célébrations de la Fierté.

    Et maintenant, tu te produis pour la première fois à la Fierté de ta ville natale !

    France Joli : Et je pensais que ça n’arriverait peut-être jamais ! J’ai joué lors des Prides du monde entier, mais ça n’était pas encore arrivé dans un des Fiertés de ma ville natale. J’avais envie de faire ça. Me voici donc à 61 ans, et cela me fait vraiment chaud au cœur que cela se produise enfin après toutes ces années. 

    Tu es une légende vivante et tu seras à jamais la reine du disco montréalais.

    France Joli : Longtemps dans ma vie, j’ai eu du mal avec les compliments. Maintenant, je les accepte et je dis : « Si c’est ce que tu ressens pour moi ? Alors, bébé ! Je te remercie beaucoup. 

    INFOS | France Joli se produira au concert gratuit Mundo Disko à la Scène TD de l’Esplanade du Parc olympique du Festival Fierté Montréal le 10 août.

    MISE À JOUR *** NOUVEL HORAIRE ***

    Samedi 10 aout, de 15h à 19h : B’UGO de 15h à 16h / HEIDI LAWDEN de 16h à 17h / JAMIE 3:26 de 17h à 18 / CRYSTAL WATERS de 18h à 18h15 / MUNDO DISKO à 18h15 / FRANCE JOLI de 18h40 à 19h.

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