Mardi, 22 avril 2025
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    Carcaça ou résister dans la joie

    Mélange de tous les genres musicaux, de style de danse, de la diversité corporelle, de la chronologie, le chorégraphe portugais, Marco Da Silva Ferreira, fait feu de tout bois avec Carcaça. Il fonde sa création à partir de ses champs d’intérêts, très vastes, et nous invite à les découvrir dans sa dernière création.

    Le parcours de Marco Da Silva Ferreira est singulier. Il a été nageur de haut niveau, puis a obtenu un diplôme de physiothérapie. Ce n’est qu’en 2008, au tout début de sa vingtaine qu’il se lance et devient danseur avant de créer ses propres chorégraphies. Pour lui, il n’y a pas de frontières entre les styles. « Je suis aussi bien attiré par la musique et la danse africaine, le country, la samba, la house dance que par le voguing. Aujourd’hui dans un monde globalisé, on est au contact avec toutes les formes de danse. Elles m’influencent et je tente de les intégrer dans mes créations », confie le chorégraphe qui s’est interrogé sur comment construire notre identité collective et comment elle peut devenir un vecteur du mieux vivre ensemble.
     
    Carcaça est une danse très physique et exigeante qui se dessine sur scène pour 10 danseurs et danseuses accompagné.e.s de deux musiciens. Une danse qui se veut aussi un message social et politique.

    « Ce qui m’importe c’est de voir comment se construit aujourd’hui notre culture collective mais en même temps je suis issu d’une culture particulière, avec une identité qui est celle de mon enfance, le Portugal. C’est la raison pour laquelle j’intègre des danses traditionnelles de mon pays ou que je rends hommage à ceux et celles qui se sont battu.e.s pour la démocratie», continue Marco Da Silva Ferreira, «avec une chanson révolutionnaire qui évoque la chute de la dictature au Portugal en 1974 ».  

    Le chorégraphe n’était pas né au moment de la révolution des œillets comme on appelle la période qui a mis fin à 40 ans de dictature. Il se demande s’il aurait pu être ce qu’il est aujourd’hui sous une dictature. « Oui, il y a un message politique parce qu’aujourd’hui, les libertés sont menacées, et que les personnes les plus invisibilisées, les plus dominées, comme les femmes, les LGBTQ, les immigré.e.s, sont toujours les premières touchées», continue le chorégraphe. «Je veux qu’ils et elles explosent sur scène, qu’ils et elles soient vu.e.s et entendu.e.s, et je le fais à ma manière, avec la danse ».

    Plus que jamais, la danse est pour lui un moment de célébration, au-delà de nos différences. « Cette expérience du studio et ce qu’elle nous apporte comme interprète quand nous sommes en répétition, que nous apprenons à nous connaître entre les danseurs et les danseuses, c’est aussi cela que je veux que le public ressente », ajoute Da Silva Ferreira.
     
    Est-ce qu’il y a une signature Marco Da Silva Ferreira ? Peut-être celle que l’on qualifierait « en devenir » Le chorégraphe se laisse porter par ses intuitions, nourries de ses expériences avec d’autres grands chorégraphes, comme Hofesh Shechter, Victor Hugo Pontes, et continue « d’être à la recherche de [son| propre vocabulaire ».
     
    À la croisée des cultures, des traditions, des styles, Marco Da Silva Ferreira est inclassable. Il offre avec Carcaça, un spectacle d’une très grande générosité contagieuse, une énorme bouffée d’air dans un monde à bout de souffle.

    INFOS | Carcaça, du 30 avril au 3 mai 2025, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, dans le cadre de Danse Danse. Chorégraphe : Marco Da Silva Ferreira
    https://www.dansedanse.ca/

     
     

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