Donald Trump aime répéter qu’il « aime les gais ». Mais quand on observe ses politiques et ses prises de position, cette déclaration ressemble moins à une main tendue qu’à une stratégie de manipulation politique.
Un jour, il aurait lancé : « J’aime les gais. Ce sont eux qui paient le plus cher leurs mariages. » Une phrase qui sonne comme une parodie… sauf que non. Tout Trump est là : transactionnel, vulgaire et révélateur. Oui, il « aime » les gais — surtout quand il y a un chèque à encaisser. Mais côté droits, protections et dignité, son bilan s’apparente davantage à une entreprise de sabotage qu’à une quelconque marque d’affection.
Avant la présidence : entre affaires et contradictions
• Années 1980-2000 : à New York, Trump loue volontiers ses salons pour des mariages gais ou des collectes de fonds LGBTQ+, tout en se disant publiquement opposé au mariage égalitaire.
• 2011 : interrogé sur le sujet, il répond : « J’ai plein d’amis fabuleux qui sont gais, mais je suis un traditionaliste. » Traduction : bienvenue dans son club, pas à l’autel.
• Campagne 2016 : Trump brandit un drapeau arc-en-ciel lors d’un rassemblement, promet de protéger les citoyens LGBTQ+, mais seulement pour justifier ses politiques islamophobes. Son colistier, Mike Pence, est l’un des politiciens les plus anti-LGBTQ aux États-Unis.
Son premier mandat : près de 200 reculs
Dès 2017, la chasse est lancée :
• Disparition des contenus LGBTQ+ des sites de la Maison-Blanche et du Département d’État.
• Interdiction du service militaire pour les personnes trans.
• Tentative de redéfinir le genre uniquement par le sexe assigné à la naissance.
• Blocage des visas pour les conjoints de diplomates de même sexe.
• Démantèlement des protections de santé pour les personnes trans.
• Congédiement de tout le conseil consultatif sur le VIH/sida.
• En quatre ans, les observateurs recensent près de 200 mesures hostiles. Un « amour » bien particulier.
La rhétorique de campagne : l’obsession anti-trans
De 2021 à 2024, ses rassemblements deviennent des tribunes de désinformation et de panique morale:
• Accusations d’« écoles qui transitionnent les enfants en secret ».
• Moqueries envers le congé parental de Pete Buttigieg.
• Publicités insinuant que Kamala Harris serait « pour le they/them » tandis que Trump serait « pour vous ».
Et pourtant, il continue de lever des coupes de champagne à Mar-a-Lago avec des donateurs gais républicains. Le grand écart est pathétique.
Son second mandat : l’effacement assumé
Revenu à la présidence en 2025, Trump met cartes sur table :
• Décret présidentiel réduisant légalement l’identité à « homme » ou « femme ».
• Renvoi forcé des militaires trans en service actif.
• Obligation pour les écoles d’abandonner toute politique inclusive.
• Subpoenas envoyés aux hôpitaux pour obtenir les dossiers médicaux de jeunes trans.
• Rebaptême d’un navire militaire honorant Harvey Milk.
• Gel de programmes d’aide internationale liés au VIH/sida, avec des conséquences potentiellement mortelles à l’échelle mondiale.
« J’aime les gais » : la vraie signification
Chez Trump, « aimer les gais » signifie : aimer leurs chèques, leurs votes quand ils se perdent du côté républicain, et le capital politique que ses attaques génèrent dans la guerre culturelle.
L’égalité? La dignité? Jamais offertes. Le bilan de Trump ne dit pas « j’aime les gais », mais bien : « j’aime utiliser les gais ». Et comme toujours, la blague est sur nous — sauf qu’en parcourant la chronologie, on réalise que ce n’est pas drôle du tout.

