Il y a des œuvres qui reviennent toujours au bon moment, comme si elles avaient le don de sentir quand une société a besoin de renouer avec de grandes histoires humaines. En 2026, c’est Les Misérables qui reprendra le flambeau au Québec, dans une nouvelle production francophone de très grande envergure, présentée d’abord au Théâtre St-Denis dès le 20 juin, puis au Grand Théâtre de Québec à partir du 7 août.
Cette version revue et renouvelée — créée à Paris en 2024 et sacrée Molière du Meilleur spectacle musical — arrive chez nous portée par une aura impressionnante. Il faut dire que Les Miz n’a jamais vraiment quitté les radars culturels depuis son explosion sur scène dans les années 1980. Avec plus de 130 millions de spectateurs dans 53 pays, il s’agit encore aujourd’hui d’un phénomène mondial dont les chansons et les images hantent les mémoires collectives. Tout le monde, ou presque, peut fredonner J’avais rêvé sans réfléchir.
Un renouveau qui tombe à point
Si cette nouvelle mouture suscite autant d’enthousiasme, c’est peut-être parce qu’elle s’inscrit dans une vague plus large : une redécouverte du « théâtre chanté », comme le souligne Alain Boublil, librettiste et coauteur historique de l’œuvre. Depuis vingt ans, la comédie musicale s’est hissée au cœur des cultures populaires, adoptée autant par la génération qui a grandi avec Broadway que par les publics qui veulent vivre un spectacle total, où voix, scénographie et émotion sont indissociables.
Au Québec, où l’on adore se rassembler autour de grandes productions à souffle épique — Starmania en est l’exemple le plus récent — l’arrivée des Misérables version 2026 s’inscrit dans un véritable appétit collectif. Présenté au Québec pour la première fois en 1991 au Théâtre St-Denis, la comédie musicale Les Misérables a marqué l’histoire en devenant le spectacle le plus populaire et le plus grand succès jamais présenté dans cette salle emblématique à Montréal. C’est ce même lieu qui accueillera en juin la nouvelle mouture de cette production grandiose déployant plus de 50 artistes et musiciens sur scène, puis au Grand Théâtre de Québec en août.
Fantine trouve sa voix : Klara Martel-Laroche en vedette
Pour l’instant, un seul nom de la distribution a été révélé, et il a suffi à faire vibrer les réseaux sociaux : la mezzo-soprano Klara Martel-Laroche incarnera Fantine, l’un des rôles les plus chargés d’émotion du répertoire musical. Le public l’a découverte à Quel talent! sur Noovo, puis on l’a vue briller dans La Mélodie du bonheur et sur plusieurs scènes internationales, jusqu’à Chicago où elle a récemment remporté un prestigieux concours.
L’histoire raconte que, lors de son audition, elle aurait bouleversé l’équipe créative avec une interprétation de J’avais rêvé si sensible qu’il n’y avait « plus rien à ajouter ». Un choix de casting qui réjouit autant les amateur·rice·s de grande voix que les passionné·e·s de musicals : Fantine est un rôle de tête, un rôle qui demande de la nuance, une vérité crue… et un souffle qui peut remplir un théâtre entier.
Le reste de la distribution — plus de 50 artistes et musiciens — sera dévoilé sous peu, promettant un ensemble à la hauteur de la fresque.
Une histoire qui résonne encore
Revenir à Les Misérables, c’est replonger dans une œuvre qui parle de justice, de survie, de dignité et d’espoir — des thèmes qui, malgré leurs habits du XIXᵉ siècle, résonnent encore très fort aujourd’hui. Jean Valjean, ancien prisonnier poursuivi par l’inflexible Javert, croise sur son chemin Fantine, victime de la misère et de la violence sociale. Autour d’eux, des révolutionnaires rêvent d’un monde meilleur, tandis que le peuple gronde et s’organise.
Difficile de ne pas y voir un écho contemporain, à une époque où les combats pour l’équité et la résilience collective continuent d’animer plusieurs communautés — y compris la communauté queer, qui trouve souvent dans les grandes fresques musicales des espaces de catharsis, d’émotion et d’identification.
Un rendez-vous déjà très attendu
On peut s’attendre à ce que la billetterie connaisse un certain embouteillage : il y a quelque chose d’inévitable dans le retour de cette œuvre au Québec, où le roman de Victor Hugo fait partie de l’ADN littéraire et où la comédie musicale a su tisser un lien privilégié avec le public.
Entre la poésie des barricades, les destins cassés qui cherchent la lumière et les chansons qui résonnent encore trente ans plus tard, Les Misérables version 2026 promet de rallumer une flamme collective — celle qui nous rappelle que, malgré nos misères, on avance toujours « à la volonté du peuple ».
Et pour un été 2026 déjà bien chargé en grandes productions, ce retour d’un géant musical pourrait bien être l’un des événements culturels les plus marquants de l’année.
INFOS | Les Misérables. Au Théâtre St-Denis à Montréal dès le 20 juin et au Grand Théâtre de Québec dès le 7 août. Une présentation de Juste pour rire.
Les billets sont en vente dès maintenant : https://www.lesmislacomediemusicale.com

