ViiV Soins de santé Canada a tenu son second Sommet national communautaire sur le VIH, le 12 novembre dernier, au Centre Sheraton de Montréal. Alors que le nombre de nouvelles infections au VIH au Canada continue d’augmenter et que le financement se fragilise à l’échelle mondiale, le sommet a réuni plus de 120 personnes en ligne et en présentiel, venues de partout au Canada, afin de partager des connaissances clés et d’élaborer des solutions concrètes pour soutenir les personnes vivant avec le VIH, marquant une étape importante dans la riposte nationale au virus.
Sur le thème Sensibilisation réinventée : rester centré et engagé, l’événement avait notamment pour objectif de susciter l’espoir, de dynamiser les efforts et d’identifier des solutions concrètes et adaptées aux réalités régionales et actuelles.
« Réinventée signifie que nous ne nous contentons plus de répéter ce que nous avons toujours fait. Nous explorons de nouveaux outils, de nouveaux partenariats et de nouvelles façons de placer l’expérience vécue au centre de nos préoccupations afin que notre implication soit plus efficace, inclusive et résiliente, explique Marvelous Muchenje, gestionnaire des relations avec la communauté, ViiV Soins de santé Canada. »
En effet, selon l’intervenante, l’évolution de la situation des personnes vivant avec le VIH au Canada et dans le monde demande aux organismes communautaires et autres organisations impliquées dans la lutte au virus d’établir des approches renouvelées afin d’adapter leur riposte : « quand la crise du sida a commencé, les gens répondaient en descendant dans les rues, mais les choses ont évolué. Les gens ne font plus de die in aujourd’hui! Il y a eu des changements dans les politiques, il faut donc revoir nos perspectives et établir ce que nous devons faire pour maintenir la pertinence de notre combat », renchérit-elle.
Si le visage du VIH a effectivement changé, ses effets ravageurs sont encore bien présents au Canada, seul pays du G7 dont la prévalence des infections est en augmentation. En effet, selon l’Agence de la santé publique du Canada, 2 434 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2023, soit une augmentation de 35,2 % par rapport à 2022. Selon la même source, le taux national de nouveaux diagnostics de VIH pour 2023 était de 6,1 pour 100 000 habitants et il grimpait à des sommets de 19,4 en Saskatchewan et 19,3 au Manitoba. Arrivaient ensuite l’Ontario et le Québec avec des taux respectifs de 6 et de 5,4 nouveaux diagnostics par 100 000 habitants en 2023.
Pour Marvelous Muchenje, ce portrait dramatique soulève de nombreuses questions : « Comment se fait-il que des bébés naissent encore avec le VIH au Canada en 2025 ? Est-ce dû à des lacunes dans les programmes de santé publique, à des obstacles persistants dans l’accès aux soins prénatals et au dépistage, à une stigmatisation persistante qui empêche les gens de recourir aux services, ou à l’hypothèse erronée selon laquelle le traitement généralisé a à lui seul mis fin à la transmission ? », s’inquiète-t-elle.
À ses yeux, certaines pistes de solutions résident dans l’adaptation des campagnes de communication et des publics ciblés par celles-ci. La réponse se situe également dans l’implication des communautés concernées dans le développement des solutions : « quoi que l’on fasse, il faut que les personnes concernées soient autour de la table et qu’elles soient impliquées de façon significative, illustre-t-elle. Les populations et les communautés que nous tentons d’aider doivent participer à développer des solutions qui ont du sens pour elles. »
C’est dans cette optique que le pouvoir de la collaboration entre les différents intervenants, par l’entremise d’activités comme le Sommet national communautaire sur le VIH prend tout son sens : « le VIH ne peut être abordé que par les médecins, ou par les organismes communautaires, ou par les personnes affectées elles-mêmes. Nous avons besoin les uns des autres, nous ne pouvons travailler en silo », plaide Marvelous Muchenje.
L’événement du 12 novembre dernier a ainsi réuni plusieurs acteurs de milieux variés dans une perspective de collaboration, d’écoute et d’entraide afin de parvenir à un but commun, celui d’améliorer la vie des communautés touchées par le VIH. Les différents panels présentés ont notamment donné la parole à des leaders d’organisations communautaires de partout au Canada, des militants – tant émergents que de longue date – et des chercheurs de premier plan en épidémiologie du VIH au Canada.
Nouveauté cette année, l’édition montréalaise du Sommet national communautaire sur le VIH a proposé cinq ateliers visant à définir des outils et des stratégies de sensibilisation au VIH. Chaque séance était axée sur la création de ressources que les groupes de défense des droits peuvent concrètement adopter pour défendre les droits des personnes vivant avec le VIH et assurer leur participation active à la sensibilisation et à la conception de programmes. En petits groupes, les participants ont élaboré des solutions personnalisées pour un public cible donné, en précisant les personnes responsables de leur mise en œuvre, le calendrier de mise en œuvre et une campagne de communication adaptée.
Marvelous Muchenje explique qu’afin d’imaginer des outils et solutions qui soient au diapason des besoins réels des populations, les ateliers ont été structurés autour de thèmes identifiés par un comité consultatif composé de conseillers qui travaillent sur le terrain: « les sujets ont été définis par des consultants qui travaillent au sein des communautés et qui nous ont partagé les questions les plus pertinentes en fonction de ce qu’ils voient et entendent. Leur implication a permis d’apporter une vision concrète et de définir des enjeux pertinents, d’actualité et représentatifs des communautés. »
Basés sur la collaboration avec ce comité consultatif, les thèmes retenus pour les cinq ateliers étaient Favoriser la collaboration en matière de sensibilisation, Tirer parti des approches fédérales pour mobiliser l’action locale, Placer les communautés au cœur des actions, Dépistage, prévention et traitement pour toutes les populations ainsi que Leadership, pérennité et mentorat dans la sensibilisation en matière de VIH.
Bien que la plupart des participants à l’événement possédaient une bonne connaissance des enjeux reliés au VIH, la journée a tout de même permis aux personnes impliquées d’en apprendre davantage. Pour Marvelous Muchenje, l’un des apprentissages effectués au cours de la journée d’échange était que, pour plusieurs personnes vivant avec le VIH, le virus n’est pas leur enjeu le plus urgent : « dans plusieurs cas, les gens ont des soucis d’immigration, des problèmes de logement ou des enjeux sociaux qui passent avant leur santé. Dans ce contexte, si on ne les aide pas à régler ces situations, on ne peut pas les aider à traiter leur santé », souligne-t-elle.
Lorsqu’on lui demande quelle solution pourrait faire une différence dans la réponse au VIH au Canada, la gestionnaire des relations avec la communauté de ViiV Soins de santé Canada cite des programmes de mentorat sur mesure adaptés en fonction des besoins régionaux et communautaires : « certains groupes ont davantage besoin de militer pour la défense des droits, pour d’autres, c’est l’accès à un service ou la sensibilisation auprès du parlement, ce qui demande des approches et des connaissances très différentes, illustre-t-elle. Il faudrait avoir accès à des mentors spécialisés ou à des trousses structurées en fonctions des besoins du terrain. »
INFOS | Pour plus de renseignements à propos de ViiV Soins de santé Canada, on peut visiter le https://viivhealthcare.com/fr-ca/

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